« Après l’indignation, la réappropriation ! » dixit Youmou Potta.

Après l’indigne et récent crime foncier de Glass avec ses casses diaboliques approuvées par une justice de chanteurs des rues, facilitées par une Conservation Foncière de claque-faim et surtout un Parlement humanoïde et anachronique, il est capital de souligner que tout ce qui nous arrive comme malheurs jaberiens est consécutif à une culture politico-sociale élusive. 

En effet, l’héritage colonial français légué à Léon MBA était en grande partie constitué d’un trop plein de bureaucratie. Pendant que les anciennes colonies britanniques telles que le Nigeria et le Ghana se réappropriaient le pragmatisme économique anglais et que les pays de l’Afrique de l’ouest comme le Sénégal et le Mali se forgeaient une mentalité de commerçants pugnaces, les gabonais quant à eux se contentaient paisiblement de l’argent du bois et du pétrole et du pompeux titre de fonctionnaire. Malheureusement, c’est cette « génétique de la veste et du bureau » que de nombreux parents ont transmis à leurs enfants. En témoigne, le nombre de pages excédentaires accordées aux mesures individuelles dans le communiqué final du Conseil des Ministres mais aussi l’exagération festive chez les nouveaux promus qui, en ce qui concerne les Ministres et les camarades du parti seront présentés aux populations pendant des jours comme des trophées de la réussite.

A ce qui précède, s’est greffée et développée une sociologie du rejet des métiers dits petits. Se contentant de son salaire du 25 de chaque fin du mois, les gabonais se sont forgés dans leur imaginaire hallucinatoire une race supérieure: la race du fonctionnaire.

C’est ainsi qu’on a abandonné tous les secteurs pratiques aux mains des étrangers : marchés, alimentation, transport, agriculture, commerce, friperie, bistrots, main d’œuvre, garages, vente de véhicules, lavage, téléphonie,  BTP, boulangerie, import et export. Bref, tous ces métiers vitaux que le gabonais inutilement fanfaron considère comme sans valeur.

Le clou c’est ce que nous vivons aujourd’hui. C’est-à-dire le contrôle de nos terres avec la poussée spectaculaire des SCI détenues à 99,93% par les gens venus d’ailleurs.

La conséquence immédiate est qu’en contrôlant tous ces secteurs, les étrangers ont réussi à construire des puissants réseaux financiers et commerciaux au point où la dépendance du peuple et du gouvernement gabonais à leur égard est sans appel.

Si aujourd’hui les cartels syro-libanais décident de fermer leurs supermarchés et leurs boulangeries,

Si aujourd’hui la ligue ouest africaine décide de fermer les commerces, les marchés, la friperie, mettre en arrêt les taxis,

Si aujourd’hui les triades chinoises décident de fermer leurs chinoiseries,

Si aujourd’hui la mafia corse et française décide de fermer les maisons de pari, les ports, les brasseries, les supermarchés, arrêter le train et la production pétrolière et minière, etc.

En vérité,  nous sommes convaincus que si on arrive à tout ceci maintenant, le Gabon tombera dans un coma avant que des solutions improvisées ne soient trouvées.

Nous comprenons aisément qu’avec un État amorphe et gracieusement corrompu et un peuple allaité au biberon de la francophonie de la paresse et de la paperasse, il est peu étonnant que les étrangers avec leur solidité financière puissent contrôler facilement notre économie. Jaber n’est que la minuscule face visible de l’iceberg de l’arrogance et de la puissance financière. Le mal est profond.

Il est tout compte fait urgent de se réapproprier notre économie. Pour ce faire, on doit se forger une mentalité pratique et pragmatique, s’inculquer une véritable culture de l’investissement et de l’entrepreunariat.

De plus, le renforcement de l’enseignement scientifique, technique, professionnel, de la création et de la gestion des entreprises est un impératif absolu quand viendra le salut patriotique de la nationalisation des secteurs majeurs.

Enfin, pour que cette culture économique de l’investissement soit effective, l’État doit non seulement faciliter la création des entreprises par les autochtones, financer les micro-projets porteurs de richesse mais aussi durcir la législation qui va limiter à l’extrême la présence des étrangers dans les secteurs comme le transport, l’immobilier, l’import-export, l’agriculture, l’éducation, le commerce, etc.

Ce n’est ni de la xénophobie encore moins du racisme, mais tout naturellement du patriotisme et du protectionnisme.

Youmou Potta.

Paul Essonne

Journaliste

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