Covid-19 : Péril dans le secteur touristique gabonais : le CTL contre les mesures gouvernementales.

C’est meurtri et affaibli par la crise sanitaire du Covid-19, que le Club de Tourisme de Libreville (CTL), a manifesté au cours d’un point presse, sa crainte d’un effondrement de leurs établissements, suite aux nouvelles mesures gouvernementales contre la propagation du Coronavirus.

En effet, le CTL (une association qui regroupe les opérateurs du secteur tourisme de l’hôtellerie, de la restauration, des bars, des agences de voyage et de tourisme, des compagnies aériennes, des établissements de nuit et de l’évènementiel) par l’entremise de son porte-parole Jean-Claude N’Goma interpelle les autorités pour faire part de son désarroi. Même si des études scientifiques démontrent que ces établissements, en dépit des protocoles sanitaires exigeants et de la forte volonté des gestionnaires de les appliquer, sont des lieux de contaminations virales élevées. On ne peut en effet y porter le masque de façon continue, le respect des gestes barrière et de distanciation physique y est plus difficile, la durée du séjour y est plus prolongée qu’ailleurs et ils sont en lieu clos.

Pourtant, les 70 opérateurs économiques que compte le CTL ont fourni les efforts nécessaires de solidarité avec les décisions du gouvernement à travers le financement des salaires et la préservation des emplois dans leurs structures. A ce titre, la demande du test Covid à leurs clients est impossible. Pour preuve, depuis le samedi 13 février 2021 aucun client n’a pu nous présenter un test et cela s’est soldé par la perte de la clientèle et l’absence de recette. Comment comprendre, que les autorités obligent les opérateurs touristiques à fermer des établissements qui symbolisent la convivialité et surtout un art de vivre à la gabonaise ?

Quelques opérateurs touristiques

Par conséquent, le Club de Tourisme de Libreville par la voix de son porte-parole demande « l’ouverture de nos établissements avec les mesures édictées lors du déconfinement, à savoir : la distanciation, le port du masque, du gel hydro alcoolique à disposition et la prise de température à l’entrée des établissements. Si les mesures de Tests Clients restent en l’état c’est la mort assurée de nos commerces. »

Par ailleurs, le CTL demande un retour à 14 jours des tests personnel au montant forfaitaire de 5000 francs CFA pour leurs employés. De plus, les opérateurs économiques souhaitent le déplacement de la Brigade mobile pour les prélèvements sur leurs lieux de travail comme cela avait été envisagé et promis par le gouvernement ainsi que des délais d’exécution plus rapide pour le retour des résultats. Ils souhaitent une meilleure coordination entre les organes engagés sur le terrain et ayant le pouvoir décisionnel. Que faire des 140 000 emplois de Gabonais qui vivent de cette activité ? Ces mesures suscitent de la part de la colère et de l’incompréhension. Les autorités sont-ils conscient de la lassitude générale du peuple gabonais face à une épidémie qui se prolonge et qui est souvent imprévisible ? Ces mesures étaient-elles nécessaires ?

Il revient au gouvernement d’assumer ses responsabilités d’autant plus qu’au-delà des impacts économiques et sociaux de la crise, s’ajoutent aussi les dégâts psychologiques que provoquent le confinement et son lot d’angoisses et d’incertitudes. Vivement qu’il met en place un dispositif de soutien et de prise en charge des opérateurs touristiques qui en ont besoin.

Paul Essonne

Journaliste

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