« Sur quelle base mesure-t-on le nombre de Républiques dans une nation ? Près d’une semaine avant l’investiture du président élu, Brice Clotaire Oligui Nguema, le débat sur cette question s’enfle dans les couloirs. Mais personne ne semble vouloir poser le problème clairement. Mêmes pas les universitaires qui me contactent Inbox. Ce qui m’étonne le plus dans cette affaire, c’est leur grand silence ».
Ceux qui sont sensés tenir la lanterne et indiquer la logique semblent avoir choisi de rester au banc. Laissant ainsi l’opinion aller dans tous les sens. Préférant peut-être se réduire à la mystification et à la torture de ces pauvres étudiants dans les amphithéâtres. Ils sont pourtant bien placés pour convoquer la presse et le public dans une conférence-débat et expliquer pourquoi certains disent que le Gabon est plutôt à sa IIe République.
« Le Gabon entame-t-il réellement sa Ve République « ?
»En mon sens, il est important de poser le débat sur la place publique pour éviter toute confusion. En cette ère de reconstruction de notre pays, il n’est plus question que l’opinion se nourrisse des messes basses qui la maintiennent dans l’obscurantisme. Je ne vais pas me risquer dans le décompte du nombre de Républiques que compte le Gabon mais il faut savoir que le passage d’une République à une autre s’opère à travers un changement radical de régime ou de système politique ».
« Lorsqu’un État passe par exemple d’un régime politique présidentiel à un régime politique parlementaire, il vient de passer d’une République à une autre. Tout dépend du nouveau système politique mis en vigueur pour parler d’une nouvelle République. De 1960 à 2025, combien de ruptures de systèmes politiques le pays a-t-il opéré ? Que nos experts des universités nous le disent clairement au lieu de mettre à l’index les journalistes qui parlent de Ve République dans leurs reportages télévisés ».
Georges Maixent Ntoutoume, analyste politique et journaliste.