Face à un encours de dette publique de 2 196 milliards FCFA, le gouvernement gabonais a lancé une opération tripartite combinant reprofilage, titrisation et nouvel emprunt. D’un montant total de 1 400 milliards FCFA, cette manœuvre financière, bien que techniquement maîtrisée, comporte des risques non négligeables.
Si elle offre une respiration budgétaire immédiate, sa portée réelle dépendra de la mise en œuvre de réformes structurelles profondes en matière de gestion publique, de gouvernance économique et de diversification des sources de revenus.
À ce jour, le nouveau ministre de l’Économie semble démontrer une meilleure maîtrise des instruments techniques de gestion de la dette que son prédécesseur. Cette compétence contribue à rétablir la confiance des créanciers et à encourager la participation des partenaires économiques aux opérations financières du Gabon. Cette sortie sur le marché régional pourrait également contribuer à stabiliser le marché de la dette dans la zone CEMAC, à condition que le pays assure une gestion rigoureuse des fonds levés et respecte ses engagements.
Cependant, les perspectives économiques restent préoccupantes. Le Fonds monétaire international prévoit une croissance du PIB gabonais de seulement 2,8 % en 2025, contre 3,1 % en 2024 selon Direct Infos. Cette baisse anticipée de la croissance témoigne de la fragilité de notre économie et souligne l’urgence d’engager des politiques de transformation structurelle, au-delà des mécanismes de financement à court terme.
Richard Mouangue -Analyste économique