La question des infrastructures judiciaires est au cœur des préoccupations du gouvernement gabonais. En séjour à Abidjan, en Côte d’Ivoire, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout, a réaffirmé la nécessité pour le Gabon de sortir ses cours et tribunaux de la location. Cette démarche s’inscrit dans une volonté politique forte visant à moderniser le secteur judiciaire et à améliorer les conditions de travail des personnels judiciaires.
Cette initiative découle de la vision du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), qui entend renforcer l’administration judiciaire en lui dotant de ses propres infrastructures. En mettant fin à la dépendance aux locaux privés, l’État souhaite non seulement garantir un cadre de travail plus adapté, mais aussi redonner à la justice gabonaise toute sa crédibilité et son prestige. Le ministre Paul-Marie Gondjout s’emploie ainsi à concrétiser ce projet en collaboration avec des partenaires spécialisés dans la construction d’infrastructures judiciaires.
Au-delà de l’aspect symbolique, cette politique répond à des impératifs économiques. En mettant un terme à la location des tribunaux et cours de justice, le Gabon pourrait réaliser d’importantes économies, estimées à plusieurs milliards de francs CFA par an. Une telle initiative permettrait de rediriger ces fonds vers d’autres priorités, telles que la modernisation des équipements ou l’amélioration des services judiciaires pour les citoyens.
L’urgence de cette réforme se justifie également par l’état déplorable des juridictions actuellement louées. Selon le ministre de la Justice, ces bâtiments ne répondent plus aux normes de sécurité et mettent en danger aussi bien les professionnels du droit que les justiciables. La récente séance de travail à Abidjan, axée sur la finalisation des termes de référence d’un protocole d’accord avec la société CICOP CI, marque une étape décisive vers la réhabilitation et la construction de nouvelles infrastructures.
En fin de compte, cette réforme vise à renforcer la souveraineté du Gabon en matière judiciaire. La construction de sièges officiels pour les tribunaux et cours de justice permettra non seulement de garantir une meilleure indépendance institutionnelle, mais aussi d’asseoir l’autorité de l’État sur son système judiciaire. Il s’agit d’un pas important vers une justice plus efficace, plus crédible et mieux structurée au service des Gabonais.