Le gouvernement gabonais a annoncé ce mercredi 30 avril 2025, lors d’une conférence de presse interministérielle à Libreville, que le processus de rapatriement des Fonds de Remise en État des Sites pétroliers (RES) touche presque à sa fin. Après plusieurs années de négociations, sur les 27 points initiaux soulevés dans ce dossier, un seul demeure à résoudre : l’immunité juridique de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC). Ce point reste un obstacle majeur à la restitution complète desdits fonds au Gabon.
Cette immunité découle de l’article L.153-1 du Code monétaire et financier, qui stipule que les avoirs de change détenus par les banques centrales pour le compte des États sont protégés contre toute saisie. Une telle disposition vise à préserver la stabilité financière et l’indépendance des institutions monétaires, mais elle freine dans ce cas précis la restitution des fonds RES, pourtant cruciaux pour la réhabilitation des sites pétroliers exploités.
La conférence a réuni plusieurs figures de l’exécutif gabonais, dont le Vice-Premier ministre Alexandre Barro Chambrier, le ministre de l’Économie Mark Alexandre Doumba, le ministre des Comptes Publics Charles M’ba, et le ministre du Pétrole Marcel Abeke. Aux côtés de ces responsables, la présidente de l’Union Pétrolière du Gabon, Jacqueline Bignoumba, le gouverneur de la BEAC Yvon Sana Bangui, ainsi que des représentants de compagnies pétrolières telles qu’Assala et Vaalco, ont unanimement reconnu la nécessité de trouver un compromis pour lever ce dernier verrou.
Une fois cet obstacle surmonté, le Gabon pourra entrer dans la phase finale du rapatriement des fonds RES. Le gouvernement estime qu’une solution négociée autour de l’immunité de la BEAC permettra d’apporter un cadre juridique clair, indispensable pour rassurer toutes les parties prenantes et sécuriser les flux financiers à venir.
Au-delà de la question technique, ce déblocage marquerait un tournant dans la gestion des ressources pétrolières du pays. Il renforcerait la transparence, améliorerait la gouvernance du secteur extractif et constituerait un signal fort envoyé aux partenaires économiques, nationaux comme internationaux, sur la volonté du Gabon de mieux encadrer l’exploitation de ses ressources naturelles.