Le lancement de l’opération de valorisation des bois abandonnés dans l’Estuaire marque une étape significative dans la gestion durable des ressources forestières au Gabon. Sous la supervision du ministre des Eaux et Forêts, le Général de Brigade Maurice Ntossui Allogo, cette initiative a pour ambition de traiter les bois abandonnés, saisis ou cédés à l’administration forestière, afin de lutter contre les pratiques illégales et de régulariser l’exploitation forestière. La procédure pilote a démarré dans les parcs à bois du village Mefou, près de Kango, et dans la zone de Dengola, aux alentours de Cocobeach.
Les bois abandonnés représentent un défi environnemental et économique majeur. En les valorisant, le gouvernement cherche à réduire le gaspillage de ressources précieuses et à maximiser les bénéfices économiques pour les communautés locales. Cette opération est également une réponse aux préoccupations croissantes concernant la déforestation illégale, qui menace la biodiversité et le climat global. La valorisation des bois abandonnés permet ainsi de créer un cadre plus strict et transparent pour l’exploitation des forêts.
L’initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de gestion durable des forêts, visant à préserver les écosystèmes tout en soutenant le développement économique. En régularisant les activités forestières, le ministère des Eaux et Forêts espère attirer des investisseurs responsables et promouvoir des pratiques de coupe respectueuses de l’environnement. La certification des bois issus de cette opération pourrait également améliorer l’image du secteur forestier gabonais sur le marché international.
Le choix des sites pilotes, Mefou et Dengola, n’est pas anodin. Ces régions sont connues pour leur richesse en ressources forestières, mais aussi pour les défis qu’elles posent en termes de surveillance et de gestion. En commençant par ces zones, l’administration forestière peut tester et affiner les mécanismes de valorisation, avant de les étendre à d’autres régions du pays. Cette approche progressive permettra d’identifier et de surmonter les obstacles potentiels à la mise en œuvre efficace de l’opération.
L’impact attendu de cette initiative est multiple. D’une part, elle devrait encourager les exploitants forestiers à se conformer aux régulations en vigueur, sous peine de voir leurs bois saisis et valorisés par l’État. D’autre part, elle offre une opportunité de redynamiser l’économie locale par la création d’emplois et la génération de revenus supplémentaires. Les communautés locales, souvent les premières touchées par les pratiques illégales, devraient voir une amélioration de leurs conditions de vie grâce aux bénéfices tirés de cette valorisation.
L’opération de valorisation des bois abandonnés dans l’Estuaire est une initiative novatrice qui vise à conjuguer protection de l’environnement et développement économique. En mettant fin aux pratiques illégales et en régularisant le secteur forestier, le Gabon se positionne comme un modèle de gestion durable des ressources naturelles. Le succès de cette opération pilote pourrait ouvrir la voie à une réforme plus large de la politique forestière nationale, avec des bénéfices à long terme pour l’économie et l’écosystème gabonais.
