Une Transition forte ou un Président de Transition « fort »?

Les différentes communications du CTRI sont marquées depuis quelques temps du sceau de la fébrilité.

En effet, chaque communication vient remettre en cause les communications précédentes. Des nominations à la Présidence à celles du Parlement en passant par le Gouvernement, nous donnent l’impression d’un pilotage à vue. Mais en réalité, il n’en est rien.

Le « coup de liberté » qui a été initié le 30 août 2023 a pour conséquence le fait que pour une bonne transition, il faut la participation de tous. Si le Commandant en Chef de la Garde Républicaine a jugé utile d’unifier les autres Forces de Défense et de Sécurité (FDS) pour mener à bien sa manœuvre; devenu Président, il doit encore manœuvrer pour unir les gabonais pour réussir la Transition. D’où ces décrets annulant ou complétant d’autres décrets. Mais cette façon de faire n’est pas la bonne.

Dans une tribune précédente, on évoquait l’idée d’une « dictature des minorités ». La nomination des activistes politiques se réclamant d’une société civile qui n’a aucun corpus juridique au Gabon, avait comme motivation de faire participer tout le monde. Ces activistes politiques, du fait de leur dénonciation de certaines dérives dans les gouvernements précédents se sentent aujourd’hui investis d’une  sorte de « destinée manifeste » qui s’exprime à travers une volonté d’occuper une place prépondérante dans cette transition. Mais il faut leur rappeler une chose: la Transition est le fait des militaires qui sont les personnes les mieux renseignées du pays et non du leur.
En voulant faire du chantage ou en voulant être prépondérant dans la gestion de la chose publique, dans cette période d’exception, ils affaiblissent cette transition et sûrement par ricochet, veulent affaiblir le Président de la Transition.

Alors il faut se demander si l’échec de la Transition viendra des acteurs ou de l’acteur en Chef? Faut-il avoir une transition faible ou un Chef faible? Car, remettre en cause des décisions prises par décret présidentiel (pire à travers les réseaux sociaux, leur arme ultime en vérité) c’est comme remettre en cause la prestation de serment du Président de la Transition  et de ce fait, remettre en cause la figure qui incarne l’État.

Si on transposait la France du 17e siècle et le Gabon, on souhaiterait que le Général Président Oligui Nguema gouverne comme le Roi Louis XIV, le Roi Soleil car actuellement, au Gabon, « l’État c’est Oligui Nguema ».

Le Premier Ministre de la Transition a dit qu’on ne gouverne pas avec les émotions; Monsieur le Président, on ne préside pas avec les activistes politiques (les émotionnels). Vos meilleurs alliés sont et resteront les partis politiques.

Si on ne peut pas avoir une transition forte, ayant un Président de Transition fort parce qu’en vérité, les institutions fortes n’existent qu’à travers des « hommes forts ».

C’est enfin notre essor vers la félicité.

Georges Lloyd MENEST ANTCHOUET OSSAGANTSIA,
Cadre du Parti Démocratique Gabonais.
Conseiller Municipal « sortant » de la commune de Libreville élu au 1er arrondissement.

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