Une histoire cachée derrière le renvoi des casques bleus gabonais de la Centrafrique.

De nombreux mystères voguent autour du renvoi des casques bleus gabonais de la Centrafrique. Certaines informations ont été englouties par les deux pays, d’autres ont été effacées par un contexte et une histoire de rivalité. Mais, le traitement des archives nous permet parfois de faire des découvertes inusitées. Tel est le cas dans le journal ‘’Africa Intelligence’’ dans sa parution du 21 février 2022.

Deux éléments attirent notre attention. Tout d’abord, l’ONU qui demande aux casques bleus gabonais déployés en Centrafrique de quitter le pays le 15 septembre 2021, quatre mois avant l’entrée du Gabon à son Conseil de sécurité, invoquant des cas d’abus sexuels. Quelle histoire peut bien cacher ces affirmations ? L’article de ‘’Africa Intelligence’’ nous permet d’en comprendre davantage sur cette rocambolesque situation. En fait, il s’agit d’un bar situé non loin de la gare routière d’Alindao, à près de 500 km à l’est de Bangui. Et depuis 2020, les casques bleus gabonais fréquentaient ledit bar, situé à proximité de leur base. C’était le point de rencontre de tous les voyageurs, qui disposait non seulement d’électricité jusqu’à des heures tardives, et on pouvait y faire la connaissance des prostituées. C’est suite à une plainte contre un militaire pour non-versement de la pension alimentaire en avril 2021 d’une habituée du bar, que la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA) déclenche une enquête interne. Avec le départ du Gabon, il ne reste plus que le Cameroun comme pays membre de la  Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) en Centrafrique.

Aussi, écrire  sur le renvoi des casques bleus gabonais est une couverture marquante, c’est une expérience profonde, qui a fait remonter le passé, parfois enfoui, de deux pays amis le Gabon et la République Centrafricaine (RCA).  Le mal ne réside pas dans l’extraordinaire mais bien dans les petites choses. On peut comprendre que, poussé par la peur des représailles, ils n’ont pas déserté. Mais comment ont-ils pu dormir paisiblement pendant si longtemps ? Force est de constater que malheureusement, malgré les efforts de pédagogie et d’éducation sur cette étape sombre de l’histoire allemande, les langues ne s’y délient toujours pas aussi facilement. Le passé continue toujours de gêner, cela fait partie de la vie humaine que certaines personnes souhaitent énumérer rétrospectivement leurs bons souvenirs. Et que les personnes qui ont vécu des choses terribles doivent peut-être en oublier ou en couvrir certaines, car cela leur pèserait toute leur vie. Et parce qu’elles ont peur de le transmettre aux générations suivantes. L’Etat ayant tout fait pour cacher sous le tapis cet épisode funeste de son histoire. Le Gabon avait de toute manière besoin des forces vives de la nation pour rebâtir le pays.

Les révélations de ‘’Africa Intelligence’’ changent l’histoire officielle sur le renvoi des casques bleus gabonais et confirment ce que des journalistes révisionnistes disent depuis des mois. Et c’est bien là finalement l’utilité de cet article : rappeler ce passé, sans cesse, sous toutes ses formes, notamment médiatiques.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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