Une émission de Blue Bonds d’une valeur de 302 milliards de francs CFA pour refinancer la dette et la protection des ressources maritimes du Gabon.

Le Gabon et The Nature Conservancy (TNC), une ONG de référence en matière de protection de la nature, ont annoncé le 15 août dernier un accord innovant visant à refinancer la dette gabonaise à hauteur de 500 millions de dollars (soit 302 milliards de francs CFA). Ceci permettra de générer autour de 163 millions de dollars (soit 98 milliards de francs CFA) en nouveaux financements destinés à préserver les écosystèmes marins. Il s’agit de la toute première transaction de « restructuration dette-nature » en Afrique subsaharienne. Elle accompagne le Gabon dans son objectif de protéger 30 % des terres, des systèmes d’eau douce et des océans du pays d’ici à 2030.

L’engagement du Gabon à protéger 30 % de ses océans et de ses terres d’ici à 2030 illustre l’engagement du Président de la République en matière d’efforts de conversation et développement durable.

Le Président de la République, Ali Bongo Ondimba, a déclaré : « Le lancement du « Blue Bond » gabonais marque un tournant, il laisse présager le développement substantiel de mécanismes de financements verts ou bleus dans les années à venir en aidant des pays tels que le Gabon, qui protègent efficacement des écosystèmes essentiels à développer leurs économies, durablement. Évoquer ces nouveaux mécanismes pour récompenser des pays comme le mien ne suffit pas. Il convient d’aller plus loin et en l’espèce, notre partenariat avec The Nature Conservancy et la US International Development Finance Corporation en fait une réalité. J’invite les pays développés ainsi que nos banques multilatérales à multiplier ce genre d’initiatives qui pourraient apporter un concours significatif lorsqu’il s’agit de traiter les questions clés liées au développement durable, au changement climatique et à la perte de biodiversité. »

L’annonce de ce jour marque le bouclage financier de cette conversion de dette, et le début de ce qui sera pour le Gabon un projet pérenne de préservation de la nature.

Dans le cadre de cette opération, le produit d’une nouvelle émission d’obligations, pilotée par la Bank of America, a été utilisé pour refinancer une partie de la dette publique gabonaise. Ceci va réduire le coût global de la dette et permettre un financement direct de 4,3 millions de dollars (soit 2 milliards 600 millions de francs CFA) par an pendant 15 ans.

Les eaux gabonaises abritent une diversité unique. Tous les ans, avant de mettre le cap vers le sud, la plus grande population de baleines à bosse de l’Atlantique (en voie de disparition) vient s’y reproduire, mettre bas et allaiter ses petits. Les eaux territoriales gabonaises abritent plus de 20 espèces de baleines et de dauphins.

Les plages gabonaises accueillent les plus grandes populations de tortues luths et olivâtres au monde qui viennent s’y reproduire en masse. Les mangroves gabonaises représentent également l’un des réservoirs de carbone les plus importants du pays (50 % des mangroves protégées sur la côte ouest du continent africain s’y trouvent.). Les mangroves jouent un rôle important dans la reproduction des poissons de mer, l’atténuation et l’adaptation au changement climatique et la filtration des métaux lourds des eaux polluées.

Le Gabon compte actuellement 3 parcs nationaux dotes d’écosystèmes marins et de mangroves, 9 parcs marins sur ses eaux territoriales et 11 réserves aquatiques dans sa Zone Économique Exclusive (ZEE). Les Blue Bonds aideront le Gabon à parfaire son initiative « Gabon Bleu » et à étendre son réseau d’airs marins protégés en passant de 26 pour cent d’aires protégées à 30 pour cent.

Des fonds seront alloués afin de s’assurer de la bonne gestion des aires maritimes protégées au Gabon et de leur impact optimal sur la conservation, de décupler la surface maritime gabonaise bénéficiant des plus hauts niveaux de protection, en la faisant passer de 1 % à 10 %, et d’optimiser le plan d’aménagement de l’espace maritime gabonais. Le renforcement de la lutte contre la pêche industrielle illégale, non déclarée et non réglementée permettra d’assurer la viabilité et la pérennité de l’économie maritime gabonaise.

Enfin, le financement du projet Blue Bonds contribuera également à bâtir une économie bleue pérenne, avec notamment la mise en place de règles plus strictes et plus efficaces dans le secteur de la pêche. En assurant ainsi la sécurité alimentaire des populations vivant sur le littoral gabonais.

Obone Flore

Journaliste

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