Un pasteur à deux doigts de l’infanticide à Moanda.

La ville de Moanda dans la Province du Haut-Ogooué a manqué de peu d’etre le théâtre ce vendredi 12 juin 2020 d’un infanticide perpétré par le pasteur Jaques encore appelé « Madaire » de l’église « L’épée du combat ». Ce dernier, est parent de deux enfants : un garçon de 08 ans et une fille de 04 ans. En effet, il a gravement attenté à la vie de son fils dans son domicile. Cet acte de torture et de cruauté relève-t-il essentiellement du changement d’une serrure ne dépassant même pas 5000 F CFA ? Ou s’agit-il d’un acte délibéré pour ce pasteur dans le but de mettre un terme à la vie de son fils pour des raisons inconnues ? 

Rappel des faits : ce fameux jour, le père s’en va, laissant les deux enfants à la maison. Les deux enfants gagnés par un ennui dû aux congés forcés relatifs à la Covid-19, se rendent chez leurs camarades dans le but de s’amuser. Le jeune Jeremy sachant qu’ils seront absents ferme la porte en emportant les clés avec lui. Informé de l’arrivée de son père, il fouille les poches mais ne retrouve plus les clés.  Pris de peur, il avoue à son père qu’il les a perdues. Le  pasteur Jaques en colère défonce la porte et se met à le battre sous les regards impuissants de la cadette. Comme s’il était animé d’un esprit diabolique et machiavélique, il branche le fer à repasser, chaud à près de 100 degré Celsius, et le met sur Jeremy.

A la fin de cet acte, le jeune garçon est resté toute la journée dans la chambre accroupi en s’appuyant sur ses coudes et ses genoux. Lorsque sonne 17h, constatant son absence sur le terrain de jeu, l’un de ses camarades vient lui rendre visite à son domicile. En entendant la voix d’un inconnu Jeremy se débat pour se rendre au salon. Voyant son camarade il sort à toute vitesse de la maison pour se rendre chez son oncle, qui ne perdra pas de temps pour aviser les riverains. Face à l’ampleur des dégâts, la police est contactée. Le père du jeune Jeremy, donc le pasteur Jaques, est saisi par les autorités policières. Jeremy est emmené à l’hôpital Marcel Abeke de Moanda par un couple volontaire. Les derniers renseignements recueillis précisent que l’enfant serait en réanimation, le pronostic vital n’étant pas engagé.

La situation de cet enfant préoccupe et interpelle un bon nombre de personnes ou d’organismes chargés surtout de la protection de l’enfance : l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) et le Fond des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). Ce cas n’est pas l’exception car plusieurs autres enfants vivent le même calvaire encore deux fois plus choquant. Il est souhaitable qu’en se remettant de ses blessures le jeune Jeremy soit placé dans des centres sociaux et orphelinats de l’Etat Gabonais, ou tout simplement remis à la tutelle d’un autre membre de sa famille digne de confiance.

Paul Essonne

Journaliste

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