Un guide pour parler de sexualité avec son enfant.

Plusieurs parents éprouvent des difficultés à parler de sexualité avec leurs enfants, en Afrique, notamment au Gabon. Pour certains, le sujet est tabou et d’autres ne savent pas comment s’y prendre. Dans l’optique de faciliter la communication entre les parents leurs enfants sur la sexualité, l’UNESCO a organisé, du 06 au 08 juin 2019, l’atelier d’élaboration d’un guide de communication parent-enfant.

Le rapport « Progress for every child in the sdg era, 2018 » rédigé par l’UNICEF – le fonds des Nations Unies pour les enfants- révèle que l’Afrique subsaharienne continue de connaître des taux élevés d’infection par le VIH, en particulier chez les jeunes et les femmes. Le Gabon fait partie de ces pays avec un fort taux de prévalence du VIH chez les jeunes (1,5% chez les jeunes de 15 à 24 ans) qui nécessite une forte riposte contre cette pandémie.

Par ailleurs, le Gabon fait face au problème de grossesses précoces : 81% des filles ont eu leur première grossesse avant l’âge de 20 ans. Ces deux phénomènes sont généralisés sur l’ensemble du pays et a une ampleur plus préoccupante dans les provinces du Woleu-Ntem et de la Nyanga avec des proportions dépassant 90%.

Toutefois, un formidable élan a été obtenu ces dernières années. Par exemple, en 2017, l’UNESCO a lancé avec le Gouvernement gabonais, un projet de renforcement de l’Education complète à la sexualité au primaire. Celui-ci a déjà permis : la révision et l’intégration de l’éducation sexuelle et de la reproduction dans les curricula du pré-primaire et primaire et la production de plusieurs outils. D’autres agences du Système des Nations Unies telles que l’UNFPA et UNICEF appuient également le ministère de l’éducation nationale dans la mise en œuvre de l’ECS notamment dans l’enseignement secondaire et pour des actions dans l’éducation non formelle.

Le guide de communication parent – élève conçu lors de l’atelier suscité a pour objectif d’harmoniser le langage familial avec celui de l’école en matière de sexualité. « Il vient combler le manque de communication sur la sexualité entre parents et enfants. Il va les aider à répondre à certaines questions que les enfants leur posent. Car force est de constater, aujourd’hui, que des enfants gabonais sont éduqués par la rue ou par leurs camarades. L’école ne peut pas tout faire. L’éducation doit commencer à la maison. Au-delà de nourrir et donner les bases de la vie à ses enfants, les parents doivent pouvoir parler de sexualité avec eux. Ils ne doivent nullement être démunis ou gênés de parler de tels sujets de peur que les enfants n’aillent chercher les réponses ailleurs. De fois, les enfants recherchent ces réponses à de mauvais endroits » a souligné Madame Marie Constance Zeng Ebome, présidente du forum des éducatrices africaines.

En plus de la mise en œuvre de l’Objectif de développement durable 4, cette activité conforte la stratégie de l’ODD 3 qui permet à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge et aussi par l’ODD 16 qui contribue à « promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et ouvertes à tous. Il vise à réduire toutes les formes de violence, à mettre un terme à la torture et à lutter efficacement contre toutes les formes de criminalité organisée, corruption et pratique des pots-de-vin sous toutes leurs formes ».

Paul Essonne

Journaliste

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *