TRIBUNE LIBRE | Vers un culte de la personnalité excessif. Par MINTSA ANGO Verdaly 

Chers compatriotes, le 17 Août 1960, le Gabon devint un pays indépendant dont son peuple venait alors d’acquérir par la même occasion sa souveraineté nationale. En 1990, un événement majeur a marqué la fin d’un mode de gouvernance restreint au seul parti unique de l’époque, pour aboutir au multipartisme et donc à la démocratie, cette grande messe fut la conférence nationale.
En 1991, le Gabon mettait en place sa première constitution de l’ère multipartite, aujourd’hui, sous l’ère de la transition, notre pays a adopté une toute nouvelle constitution, faisant entrer de plein pied, notre jeune démocratie, dans une période dite, 5e République. Cette nouvelle loi fondamentale du 16 novembre 2024 et la charte de la transition doivent être respectées par tous.
Depuis près de 2 ans  de régime exceptionnel au Gabon, le baromètre du culte de la personnalité a malheureusement atteint un record extraordinaire. Au regard de l’activité qu’il me soit permis d’exprimer mon point de vue en tant que citoyen gabonais et acteur politique résidant au Gabon.
Phénomène décrié hier sous l’ancien régime, le culte de la personnalité en république gabonaise a pris aujourd’hui des proportions extrêmements inquiétantes. Il ne se passe plus un seul jour que l’opinion n’assiste à une sorte d’adoration et de multiples éloges pour encensé le président de la transition, qui finalement est vénéré par ses personnes ou groupe de personnes qui en ont fait leur cheval de bataille.
En effet, le culte du chef est un très grand danger pour l’avenir du pays, en ce sens que le culte de la personnalité est l’adulation d’un chef d’État généralement encore en vie. Ce culte étant exploité à des fins de propagande, il caractérise un grand nombre de dictatures. La glorification du « chef », élevé au rang de « leader charismatique », s’apparente à la vénération des saints et au culte du héros.
Une certaine jeunesse gabonaise, consciemment ou inconsciemment, est en grande partie l’auteur principal de cette campagne éhontée d’adoration qui, sans vraiment le savoir désigne l’attitude d’un chef d’état d’un régime totalitaire qui veut être vénéré comme un dieu vivant, or nous sommes en transition. Ce danger se traduit par une admiration excessive, une adulation et une adoration du président de la transition par le peuple au détriment des intérêts de la collectivité.
Certes, plusieurs gabonais ont salué l’avenue du CTRI au pouvoir par le coup d’état qui a eu lieu le 30 Août 2023, mais il n’en demeure pas moins, qu’en régime exceptionnel, le président de ce comité n’a vraiment pas besoin d’une telle propagande excessive qui ressemble étrangement aux mauvaises attitudes antérieures condamné par ses mêmes gabonais. Attention à ne pas reproduire les mêmes erreurs du passé.
On ne développe pas un pays avec le culte de la personnalité, car il y a de véritables problèmes sociaux de fonds, comme la vie chère, la relance économique, la justice équitable, la santé publique, les routes, les logements, le chômage l’accès à l’eau et à l’électricité pour tous et bien autres…
Le CTRI devrait une énième fois, tirer les conséquences des erreurs du passé et prendre ses responsabilités, dans le but de mettre fin à cette illusion qu’on donne au chef d’être un dieu sur terre, ce qui est une utopie et surtout une vue de l’esprit.
Le comité pour la transition et restauration des institutions et son président, ne devraient pas céder à tous ses flatteurs, qui sèment le trouble et répandent le poison, mais doivent plutôt se concentrer sur la restauration des institutions et l’organisation d’une élection présidentielle, transparente, crédible et apaisée, en se référant à leur chronogramme officiel. Il est donc impératif que le Gabon, qui est un état de droit démocratique, retrouve un ordre constitutionnel reconnu par tous et respecté par chaque gabonais.
Que Dieu bénisse le Gabon 🇬🇦
MINTSA ANGO Verdaly
Acteur Politique
Paul Essonne

Journaliste

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