Transition au Gabon: quels enjeux pour l’avenir du pays ?


Le 04 septembre 2023, tout juste après le coup de libération du 30 août de l’an dernier qui a déposé l’ex président de la République Ali Bongo  Ondimba, le Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema prenait les rênes du pays. Faisant suite aux orientations de son discours, une équipe dirigée par Raymond Ndong Sima est à l’œuvre depuis environ  six mois. Quels secteurs ont réellement été impactés depuis la promotion de ces hommes et femmes qui à tort ou à raison subissent  des critiques de toutes sortes ?

Dans l’opinion, il est souvent pensé que les acteurs de la gouvernance transitionnelle font  un  retour vers le passé. Ce qui frêne le ralliement du public à certaines décisions prises. La liesse née au soir du coup de force des militaires au sein des populations semble connaître une tendance baissière du fait que les populations n’aient pas consommé la promotion de certaines personnalités issus du régime déchu suicidaire qui a conduit le pays dans un immobilisme déconcertant et un aplatissement de sa structure politico-institutionnelle, faisant ainsi naître auprès de la population un sentiment de revanche lors des récentes élections truffées d’irrégularités. Heureusement l’armée nation s’est ravisée et a écouté les hymnes de la l’éveil national pour établir les bases de l’essor vers la félicité ce jour mémorable.

À ce niveau, il faut reconnaître l’acte de bravoure et d’audace du   Général de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema et ses camarades des forces nationales  de défenses et de sécurité (FNDS). Notre armée-nation nous a sorti d’une période sombre de notre histoire. Nous revenons d’une période assez bonapartiste et monolithique. Le gouvernement actuel du mieux qu’il peut, cherche  par toutes les hypothèses scientifiques, biologiques, anthropologiques et politiques à établir les fondations de ce  vaste  chantier de reconstruction, du renouveau et de développement de notre pays. Afin d’asseoir véritablement les prédicats du couple État- démocratique  dans lequel les lois et règlements  concourent à un jeu politique apaisé qui se formalise autour d’un débat d’idées. C’est toute la  connotation et la raison d’être de cette transition. Cela voudrait dire que les actions menées doivent contribuer comme l’a  proposé Emmanuel Kant à faire réconcilier l’histoire à la raison. Autrement dit, lier le problème politique à l’histoire tout en s’appuyant sur les directives des prédicats de la Constitution. C’est toute la raison d’être du mot restauration des institutions dans ce contexte. Cette dynamique prospective a tout le mérite d’être menée par toutes les forces vives de la nation. La démarche des autorités actuelles se voudrait exploratoire car la recherche de solutions est une démarche collective qui souscrit à une vision générale sur les  perspectives du long terme.

Ce qui a déjà été fait par le Comité de Transition pour la Restauration des Institutions.

En bon apôtre d’Emmanuel Kant, D’Alain et de Gaston Bachelard, le Général de Brigade Brice  Clotaire Oligui Nguema, souscrivant à la logique de la morale en politique, de l’objectivité et de prospective, a balisé le chemin pour atteindre la félicité tant espérer par nos ancêtres. Depuis son avènement à la tête du pays,  des initiatives audacieuses et  louables  ont été prises en faveur non seulement  de l’épanouissement des citoyens mais aussi pour rétablir l’image de marque de notre pays auprès des partenaires au développement et dans le concert des nations.

En outre, on peut mentionner : Le paiement de la dette auprès des créanciers pour éponger les obligations et les honoraires auprès des bailleurs de fonds; relancer les chantiers de construction d’infrastructures scolaires, universitaires, hospitalières,  administratives et routières  vitales pour l’Etat ;  l’assainissement  du climat des affaires aux profits des opérateurs économiques nationaux ;  l’organisation des concours et le recrutement aux fonctions administratives de l’Etat ;  la démocratisation avec la libéralisation des médias chez qui on constate   avec une  liberté  de ton perceptible tant sur les colonnes des tabloïds , de la presse en ligne ou même encore sur les plateaux de télévisons ;   la main tendue à la diaspora Gabonaise même à celle critique envers les manœuvres militaires d’antan,  mais aussi aux forces vives de la nation ( partis politiques, société civile, regroupement syndicaux et autres acteurs majeurs ). Tout ceci  pour postuler à l’idéal d’un  reconstructivisme national  auréolé des parfums précieux du renouveau.

Outre ce qui est sus-relevé, on assiste  aujourd’hui à une proximité remarquable entre les gouvernants et les gouvernés. Les dirigeants accordent de l’attention aux préoccupations des populations. Des audiences sont accordées dans les strates de l’Etat aux citoyens lambdas sans trop de protocoles  et sans considérations aucunes.

Sans vouloir   réciter la  messe de requiem des militaires au pouvoir, de nombreux défis restent à relever.

Les autorités de la Transition sont confrontées aux questions liées à la vie chère, à la pénurie d’eau, déficit d’électrification dans les ménages et logements  adéquats  dans certains quartiers du Grand Libreville comme à l’intérieur du pays, à l’employabilité des jeunes. Ces besoins vitaux de base consignés dans la  pyramide de Maslow, sont inhérents au mieux –être et la dignité des Gabonais. L’épineuse question de la décentralisation, sa formalisation et son encadrement juridictionnel et institutionnel posent de véritables questions de fonds et suscitent quand même qu’on y réfléchisse sérieusement et promptement. Gouverner c’est prévoir dit-on. Il faudrait redéfinir les choses pour une meilleure implémentation sociale, politique, anthropologique et scientifique de cette dernière. Elle est liée à la réécriture des prédicats de notre constitution qui est l’âme d’une démocratisation effervescente. Les enjeux de cette transition c’est de baliser le chemin de fer d’un nouveau pacte social et républicain, enraciné sur la culture démocratique impulsée par Abraham Lincoln.  Un pays où l’on respecte le contenu des lois et qui s’applique à toutes ses composantes  sans exception. Un pays où  les intérêts des  citoyens sont  au centre de la gouvernance et de l’action publique. La récupération du patrimoine naturel du pays à travers une exploitation des ressources naturelles profiteuse à notre économie. Cela passe par une renationalisation des secteurs pétrolier, minier et de la foresterie. Cependant, la  réécriture de la constitution est l’un des enjeux prioritaires qui animera les débats lors de la tenue du dialogue national inclusif dans les tous prochains jours. En parlant de cet importantissime  rendez- vous, il convient de croire que celui-ci aura le mérite de corriger, de mettre un terme avec le passé.

ROY ATIRET BIYE Journaliste politique.

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