Trafic du Pangolin : une menace pour l’environnement.

 En 2016, la Convention sur le commerce international des espèces de flore et de faune sauvages menacées d’extinction (Cites) a interdit le commerce international du pangolin. Malgré cela et les mesures appliquées par différents pays dans le cadre de la lutte contre le braconnage et le commerce du pangolin, le trafic de cette espèce gravement menacée de disparition se poursuit de manière illicite.

En Afrique centrale, le marché du pangolin s’est beaucoup développé. Selon le site d’informations spécialisé sur l’environnement Reporterre.net, alors qu’il était auparavant alimenté par des animaux capturés en Indonésie, en Malaisie et au Vietnam, les trafiquants d’écailles de pangolin s’approvisionnent désormais beaucoup en Afrique. En 2019, le réseau Eagle qui lutte contre le trafic des espèces protégées dans neuf pays africains avait contribué à l’arrestation de 171 trafiquants de faune dans dix pays africains. Parmi eux, une quinzaine avaient été arrêtés au Cameroun et en Côte d’Ivoire avec un total de 1,8 tonne d’écailles de pangolin saisie. En avril 2020, 6 tonnes d’écailles de pangolin en provenance du Nigéria ont été saisies en Malaisie. Toujours en Malaisie, à Port Kelang, les douaniers ont saisi le 31 mars 2020 plus de 6 tonnes d’écailles de cet animal, a informé le site en ligne La Croix (https://www.la-croix.com/JournalV2/Le-tres-juteux-trafic-pangolin-2020-04-20-1101090159) . « Le petit mammifère est devenu de plus en plus rare en Asie, victime du braconnage mais aussi de la déforestation, qui lui a fait perdre son habitat », a déclaré Éric KabaTah, un responsable de l’ONG de Last Great Ape (Laga) qui milite en faveur de l’application de la loi sur la faune au Cameroun.

Le virus Covid-19 a davantage révélé la dangerosité de manipuler de la viande de brousse. Le Sida, Ebola, Sars, le virus de Lassa, le hanta virus et de nombreux autres virus proviennent de la faune sauvage. Avec l’émergence d’agents pathogènes d’origine animale vers la population humaine, avec des dégâts irréparables, une approche intégrée de la santé s’impose à tous. Or, les chercheurs estiment que la chauve-souris et le pangolin  hébergent des coronavirus très proches du SARS-CoV-2 qui a causé la crise sanitaire actuelle. Les autorités gabonaises ont ainsi ajouté ces espèces à la liste des espèces protégées. La vigilance est de mise car de nouvelles maladies peuvent aussi émerger d’autres espèces sauvages, en particulier les nombreuses espèces de rongeurs et de singes. En Chine, le commerce et la consommation ont été interdits vu les risques y relatifs (Coronavirus: les marchés d’animaux sauvages en Chine sont un « cocktail explosif »

Les trafiquants, braconniers et commerçants continuent d’être en contact avec le pangolin et autres espèces susceptibles de transmettre des virus, mettant ainsi en danger leur propre vie et celle d’autrui. C’est ainsi que de nombreuses organisations non gouvernementales de protection de l’environnement et des espèces protégées à travers le monde demandent la fermeture des marchés de vente des espèces sauvages.

Source : conservation justice

Thierry Mebale Ekouaghe

Directeur de publication, membre de l'UPF (Union de la Presse Francophone) section Gabon, Consultant en Stratégie de Communication, Analyste de la vie politique et sociale, Facilitateur des crises.

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