Tensions politiques et propositions de la Coalition pour la Nouvelle République lors de sa rentrée politique.

Le 2 mars 2024, la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) a prononcé son « discours de rentrée » politique à Libreville, au Gabon.

Suite à cette déclaration, lue par le Professeur Vincent Moulengui Boukossou, Président du Bureau-directeur de la CNR, il est important de noter un début de rupture politique entre la Coalition des partis politiques regroupés au sein de la CNR et le Président de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, ainsi que ses collègues militaires du Comité de Transition et Restauration des Institutions militaires (CTRI).

Le Président Oligui Nguema et son gouvernement prennent un risque politique considérable en excluant la CNR de la gestion de la Transition, étant donné que cette Coalition bénéficie d’un large soutien populaire et a joué un rôle central dans la lutte contre le régime oppressif d’Ali Bongo-Ondimba.

Lors de cette rentrée politique, la CNR a soulevé trois préoccupations majeures : le bilan de sa Résistance, le bilan d’étape de la gestion de la Transition, et l’organisation des prochaines assises nationales prévues en avril 2024.

La Coalition pour la Nouvelle République a vivement critiqué certaines actions du gouvernement de Transition dirigé par Monsieur Raymond Ndong, notamment le manque de transparence dans la gestion des fonds saisis dans les résidences des anciens barons du régime déchu d’Ali Bongo et les violations des droits humains. En réponse, la CNR a proposé des solutions telles qu’une Commission Vérité-Justice-Réparation-Pardon-Réconciliation.

La déclaration de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) lors de son discours de rentrée politique est révélatrice d’une dynamique politique complexe au Gabon. En examinant de près ce discours, plusieurs conclusions peuvent être tirées.

Premièrement, il est indéniable que la Coalition pour la Nouvelle République (CNR), par le biais de son discours du 2 mars 2024, affirme son ambition de jouer un rôle central dans la Transition politique en cours au Gabon. En exprimant ses préoccupations et en proposant des solutions concrètes, la CNR cherche à adresser les défis majeurs auxquels le pays est confronté. Son Appel à une Conférence Nationale Inclusive et Souveraine révèle une volonté affirmée de garantir une participation inclusive et équitable de tous les acteurs gabonais dans la définition des orientations futures du pays.

La CNR reconnaît la nécessité vitale d’une Transition politique réussie pour assurer la stabilité et le progrès du Gabon. En appelant à une Conférence nationale, elle cherche à transcender les clivages politiques et à créer un espace de Dialogue où toutes les voix peuvent être entendues. Cette démarche dénote une volonté de promouvoir la démocratie participative et de restaurer la confiance du peuple gabonais dans le processus politique.

De plus, en insistant sur la pleine souveraineté du peuple gabonais, la CNR met en avant l’importance de respecter la volonté populaire dans la conduite des affaires nationales. Cette démarche reflète un engagement profond envers les principes démocratiques et les droits fondamentaux, ainsi qu’une volonté de rompre avec les pratiques autoritaires de l’Ancien régime.
L’Appel de la CNR à une Conférence Nationale Inclusive et Souveraine témoigne de sa vision audacieuse pour l’avenir du Gabon. En proposant des solutions novatrices et en cherchant à mobiliser l’ensemble de la société gabonaise, la CNR aspire à jouer un rôle moteur dans la construction d’un avenir plus démocratique, juste.

Deuxièmement, la critique sévère de la gestion de la Transition par le gouvernement actuel révèle un écart significatif entre les aspirations de la CNR et les actions menées par les autorités en place. En particulier, les lacunes en matière de transparence financière et les violations des droits humains mettent en évidence les tensions croissantes entre la CNR et le gouvernement dirigé par Monsieur Raymond Ndong. Cette critique souligne un fossé béant entre les attentes de la population gabonaise, telles que présentées ou évoquées par la CNR, et les priorités du gouvernement actuel.

Il est regrettable de constater que le gouvernement, sous la direction de Monsieur Raymond Ndong, semble davantage préoccupé par ses propres intérêts politiques, symbolisés par sa candidature à la fin de la Transition, plutôt que par la mise en œuvre de réformes importantes pour le bien-être du pays. Cette focalisation étroite sur les ambitions personnelles au détriment de l’intérêt général compromet sérieusement la crédibilité et la légitimité du processus de Transition.

Troisièmement, en réaffirmant son engagement envers le peuple gabonais et son désir de contribuer au redressement du pays, la CNR renforce sa légitimité et sa position en tant que force politique majeure. Son Appel à une Commission Vérité, Justice, Réparation, Pardon, Réconciliation montre sa volonté de faire face aux injustices du passé et de construire un avenir plus juste pour tous les Gabonais.

Enfin, l’idée de rupture politique entre la CNR et les autorités en place souligne l’importance des tensions politiques actuelles au Gabon et soulève des questions sur l’avenir de la Transition politique dans le pays.

● Analyse de la position et des propositions de la CNR lors de sa rentrée politique.

La déclaration de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) lors de son discours de rentrée politique révèle une dynamique politique complexe au Gabon. En examinant de près ce discours, plusieurs conclusions peuvent être tirées :

1°: Le rôle central de la CNR.

Il est indéniable que la CNR se positionne comme un acteur incontournable dans la transition politique en cours au Gabon. En exprimant ses préoccupations de manière claire et en proposant des solutions tangibles, la CNR démontre son engagement envers le processus de transition. Son appel à une Conférence Nationale Inclusive et Souveraine révèle sa volonté de placer le peuple gabonais au cœur des décisions politiques, en garantissant une représentation équitable de toutes les parties prenantes. En cherchant à assurer la pleine souveraineté du peuple gabonais, la CNR reconnaît l’importance de la participation citoyenne dans la construction d’un avenir démocratique et prospère pour le pays. Ainsi, en revendiquant un rôle central dans ce processus, la CNR s’affirme comme un moteur de changement et de progrès pour la société gabonaise.

2°: La critique de la gestion de la Transition.

La CNR adopte une position critique vis-à-vis de la gestion de la Transition par le gouvernement actuel. Cette critique porte principalement sur deux aspects : la transparence financière et le respect des droits humains. En dénonçant le manque de transparence dans la gestion des fonds saisis et l’absence de reddition de comptes concernant les ressources financières, la CNR met en lumière les lacunes de la gouvernance actuelle. De plus, en dénonçant les violations des droits humains perpétrées pendant la période de transition, la CNR souligne l’importance de respecter les principes fondamentaux de la démocratie et de l’État de droit.

Cette critique révèle les tensions croissantes entre la CNR et les autorités en place, notamment le gouvernement dirigé par Monsieur Raymond Ndong. Le fossé entre les attentes de la CNR, représentant une partie significative de la population gabonaise, et les actions concrètes du gouvernement de transition est de plus en plus évident. Cette divergence de vision sur la manière de mener la transition politique souligne les défis auxquels est confronté le Gabon dans sa quête de stabilité et de démocratie.

3°: L’engagement envers le peuple gabonais.

La CNR réaffirme son engagement envers le peuple gabonais et sa volonté de contribuer au redressement du pays. En exprimant son soutien et sa solidarité avec la population, la CNR renforce sa légitimité en tant que force politique majeure. Cette affirmation de son engagement souligne sa responsabilité envers les citoyens et son désir sincère de répondre à leurs besoins et à leurs aspirations.

L’appel de la CNR à une Commission Vérité, Justice, Réparation, Pardon et Réconciliation (CVJRPR) témoigne de sa volonté de confronter les injustices du passé et de bâtir un avenir plus équitable pour tous les Gabonais. Cette initiative cherche à reconnaître les souffrances et les injustices endurées par le peuple gabonais tout au long des plus de cinq décennies de règne du Parti Démocratique Gabonais (PDG), à favoriser la justice et la réconciliation nationale, et à ouvrir la voie à une société plus unie et harmonieuse.

En conclusion, le discours de la Coalition pour la Nouvelle République (CNR) met en évidence les défis essentiels auxquels le Gabon est confronté dans sa Transition politique. Il souligne également le rôle central que la CNR aspire à jouer dans ce processus, tout en mettant en lumière les défis et les obstacles qui se dressent sur son chemin. La manière dont ces questions seront résolues aura des répercussions importantes sur l’avenir politique et social du Gabon dans les années à venir.

L’engagement de la CNR envers le peuple gabonais, illustré par son appel à une Commission Vérité et à la réconciliation, renforce sa légitimité et sa position en tant que principale voix politique du pays. Cela démontre également sa volonté de promouvoir la justice, la paix et le progrès pour tous les Gabonais, ce qui est essentiel pour la construction d’un avenir meilleur et plus prometteur pour le pays.

Que Dieu bénisse le Gabon et tous ses enfants, les Gabonaises et Gabonais.

Dr. Jean-Aimé Mouketou – Enseignant, Diaspora Gabonaise #Canada #France.

Paul Essonne

Journaliste

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