Le rôle des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) du Gabon, qui est de protéger et défendre la patrie et la nation a été scrupuleusement joué. Et elles ont fait leur job le 30 août 2023. Félicitations !
Dans un article intitulé : « CEEAC : Brice Clotaire Oligui Nguema à Malabo aujourd’hui », le journal L’UNION, numéro 14403 du jeudi 14 décembre 2023, nous rapporte que, le Président de la Transition va effectuer une visite à MALABO en Guinée Equatoriale, où se tient la 5e session extraordinaire de la conférence des Chefs d’État et de gouvernement de la CEEAC. Un rendez-vous intervenant, poursuit L’UNION, dans le cadre du Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale (COPAX).
Pour rappel, la Communauté Economique des États de l’Afrique Centrale est une organisation internationale créée le 18 octobre 1983 pour le développement économique, social et culturel de l’Afrique en vue de la création des structures régionales pouvant progressivement aboutir à un Marché commun. Source : Wikipédia.
Vous vous souviendrez qu’au lendemain du coup de libération du 30 août 2023, la CEEAC a suspendu le Gabon de ses instances. Mais en réalité, une suspension par principe car la CEEAC ne tolère pas les prises de pouvoir au moyen des coups de force. Sauf que le cas du Gabon est très particulier : c’était ça ou le génocide.
Il est vrai qu’aujourd’hui, aucun pays au monde n’est suffisamment fort et indépendant pour vivre en autarcie, c’est-à-dire sans le soutien des autres Etats. En même temps, les populations gabonaises ont soif de savoir, et elles en ont le droit, ce que toutes ces organisations auxquelles le Gabon est affilié et paie les cotisations, leur apportent, sur les plans politique, économique et culturel !
Qu’on le veuille ou pas, « la création des structures régionales pouvant aboutir à un Marché commun », est tributaire d’une bonne gouvernance politique.
Or, pendant les 14 années du règne d’Ali BONGO ONDIMBA, cette gouvernance politique a été une catastrophe pour le peuple gabonais, et c’est un euphémisme. Et, malgré ses défaites aux élections de 2009 et 2016, Ali BONGO a refusé de quitter le pouvoir, préférant s’y maintenir par la force des armes qui ont fait de nombreuses victimes.
Les PDGistes nostalgiques de l’époque de Y’Ali pourront toujours émettre des doutes sur les échéances passées, mais celle de 2023 a été la présidentielle la plus limpide en termes de fraude et de hold-up électoral. Elle a mis au jour tout le mode opératoire qui permettait à la Cour constitutionnelle, au ministère de l’Intérieur et à la CENAP/CGE d’organiser la fraude et de proclamer de faux résultats.
Le plus grave dans cette affaire, c’est que le peuple gabonais, assoiffé d’alternance et exténué par le coup d’état électoral permanent, avait fini par faire son choix : mourir sous les balles des FDS que de laisser Ali BONGO passer un jour de plus à la tête du Gabon. Et les FDS qui détiennent le renseignement étaient bien au fait de cette rumeur.
Voilà pourquoi, le 30 août, alors qu’Ali BONGO avait déjà mis en place le dispositif militaire qui devait entrer en action pour écraser dans le sang tous les mouvements de contestation de sa victoire annoncée aux environs de 4H du matin, les FDS ont décidé de se mettre du côté du peuple, en libérant ainsi notre pays qui ne nous appartenait plus. D’où la liesse populaire qui a pris d’assaut la rue quelques minutes après ce coup de libération.
Au regard de ce qui précède, le peuple gabonais ne comprend pas la décision de la CEEAC de suspendre le Gabon pour avoir mis fin à un régime criminel qui mettait aussi en danger la paix en Afrique centrale. Il se demande pourquoi la CEEAC n’est pas venue à son secours pendant qu’Ali BONGO le martyrisait 14 ans durant !
La CEEAC avait-elle peut-être estimé qu’elle avait plus et mieux à gagner avec Ali BONGO qu’avec le peuple gabonais ?
Norbert EPANDJA