Rupture consommée entre l’Eglise et le pouvoir en place au Gabon.

Dans un communiqué en date du 25 octobre 2020, Georges Mpaga, Défenseur des droits de l’Homme, Président Exécutif National Réseau des organisations Libres de la Société civile pour la Bonne Gouvernance au Gabon (ROLBG), organisation nationale des de défense des droits de l’Homme a fait ce constat alarmiste :

Dans leurs missions régaliennes de prévention des violations droits de l’Homme, les organisations de la Société civile ont déployé plusieurs observateurs sur terrain tant à Libreville, la capitale jusqu’à l’intérieur du pays. Elles ont assuré la surveillance de l’application par les fidèles chrétiens du mot d’ordre d’ouverture des églises lancé sous le leadership de l’Archevêque Métropolitain de Libreville.

De prime à bord, il convient de lui rendre hommage et de retenir que l’Archevêque Métropolitain de Libreville, Monseigneur Jean Patrick Iba Ba, soutenu par la Conférence Episcopale a gagné son pari contre le régime en refusant de se soumettre aux ordres d’un pouvoir autiste qui n’a aucune limite dans sa volonté à violer les libertés fondamentales dont la liberté de croyance et l’expression libre de la foi, ce qui constitue une violation inacceptable de l’article 18 du Pacte International sur les droits civils et politiques qui consacre la liberté religieuse. La détermination des Evêques Catholiques, soutenue par les nombreuses communautés charismatiques et de Réveil vient restaurer l’honneur et le prestige des églises chrétiennes au Gabon, un espoir pour un Gabon Libre.

Sur le terrain, les faits suivants ont été observés et rapportés. Occupation quasi-générale de toutes les églises Catholiques et de certaines églises charismatiques et de réveil dont les églises internationales de Nazareth, église Lumière chrétienne, église Betsaida, église Christ Révélé aux Nations, par les policiers déployés massivement. La Cathédrale Sainte Marie, épicentre de la contestation a été prise d’assaut par la police anti-émeute qui disposait pour la circonstance d’un engin lourd à jet d’eau. Autour et aux abords de la cathédrale plusieurs centaines de chrétiens ont bravé le mot d’ordre du Ministre de l’Intérieur à travers des prières et scandant des louanges à la Gloire de Dieu. Une marche spontanée a été organisée jusqu’à l’institut français sous l’encadrement des policiers. Vers 12h00, la majorité des chrétiens qui manifestaient se sont dispersés volontairement. Image similaire à l’église internationale de Nazareth devant laquelle une marche fut aussi organisée de façon spontanée. Tandis que les policiers assiégeaient la paroisse Catholique Saint Christophe, tout autour, des centaines de chrétiens protestaient en priant pendant qu’à l’intérieur de l’église des prêtres étaient également en prière fervente. A quelques encablures de la paroisse Saint Christophe d’Okala se trouve le grand séminaire international Brotier, les policiers occupaient l’église. Ils ont fait irruption au sein de la concession ecclésiale.

Dans le deuxième arrondissement de Libreville à l’église Saint Michel les portes étaient closent. Un important dispositif policier était déployé. L’église Betsaida située dans le sixième arrondissement était vide de monde, un camion de la gendarmerie a été aperçu à proximité. Au centre-ville de Libreville, l’église Christ Révélé aux Nations était aussi sous occupation policière.

A Oyem, dans la province du Woleu-Ntem, sous le leadership de Monseigneur Jean Vincent Ondo, les chrétiens se sont massivement mobilisés malgré l’adversité des policiers. Monseigneur Jean Vincent Ondo, Evêque du Diocèse d’Oyem a tenu mordicus, le Saint Sacrement à la main, une image très forme, d’une Eglise Catholique désormais fer de lance de la contestation d’un régime crépusculaire. Sa détermination n’a pas failli même quand la Cathédrale Saint Charles Lwanga a été bombardée aux grenades lacrymogènes. Bravo à Monseigneur Jean Vincent, un bel exemple de foi et d’engagement.

Sur les pas du Pape Jean Paul II, l’Eglise Catholique du Gabon, prend en main le destin national sous la direction éclairée de son nouveau Primat, Jean Patrick Iba Ba, dont le leadership est salué par toute la nation Gabonaise. Globalement, la défiance chrétienne contre le régime au Gabon a des symboles à savoir : Monseigneur Jean Patrick Iba- Ba, par sa fermeté évangélique et son intransigeance, face à l’arbitraire, occupe désormais une position centrale dans le processus conduisant le Gabon vers la liberté. Il suit désormais les traces de Monseigneur Ombongo, Cardinal Archevêque de Kinshasa. Autres symboles, Monseigneur Jean Vincent Ondo qui a fait preuve de détermination à Oyem par son audace et son courage évangéliques. Chez les églises évangéliques et les églises du réveil, le Pasteur Georges Bruno Ngoussi, Monseigneur Moulaka, Monseigneur Mike Jokcktane et le Prophète Ngoua Mbina se sont également distingués.

La Société civile rend hommage aux nombreux chrétiens qui se sont mobilisés en affrontant les sbires du régime. La Société civile appelle à libération de tous les chrétiens qui ont été arrêtés ce jour. La Société civile appelle tout le peuple gabonais à soutenir le nouveau leadership chrétien incarné par la conférence Episcopale du Gabon, les églises charismatiques et de réveil.

En définitive, les attaques sans précédent contre les églises chrétiennes au Gabon orchestrées ce dimanche 25 octobre 2020 par des forces de police nationale instrumentalisées par le pouvoir politique ont heurté la conscience collective nationale. Elles sont à ce titre, un crime abject contre la paix et la foi.

Paul Essonne

Journaliste

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