Relance économique de l’UE : d’une seule main contre le Covid-19.

Ce mardi 21 juillet 2020, le Conseil européen a approuvé le prochain budget pluriannuel de l’Union européenne (cadre financier pluriannuel, CFP) et un fonds de relance basé pour la première fois sur une dette commune pour aider les pays à surmonter les effets de la crise du Covid-19. Les dirigeants de l’Union Européenne (UE) ont conclu un accord sur un plan historique de relance massif de l’économie du bloc, affectée par la pandémie de coronavirus, à l’issue d’un sommet marathon de plus de quatre jours à Bruxelles en Belgique. Ils ont réduit de 4 milliards d’euros (2640 milliards de francs CFA) le montant prévu dans le budget pour la coopération au développement, alors que l’aide au développement est totalement absente du fonds de relance.

En effet, le Conseil a approuvé la proposition de la Commission de financer le fonds de redressement par des emprunts sur les marchés des capitaux et de mettre des ressources à la disposition des États membres par le biais de subventions à hauteur de 390 milliards d’euros (257496 milliards de francs CFA) et de prêts d’un montant de 360 milliards d’euros (237688 milliards de francs CFA). Les États membres ont également accepté de rembourser les emprunts sur le marché des capitaux par de nouvelles ressources propres de l’UE, en particulier une taxe sur les déchets plastiques non recyclés, un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières et une taxe numérique. Ils laissent également la porte ouverte à de nouvelles ressources propres telles qu’une taxe sur les transactions financières au niveau européen. Ils n’incluaient pas pour le moment une taxe sur les opérations des grandes entreprises, proposée par la Commission européenne.

Cette démarche est positive néanmoins, les chefs d’État et de gouvernement ont accepté d’introduire de nouvelles taxes pour financer la relance. Car le fonds de relance et le budget pluriannuel de l’UE ne correspondent pas à l’urgence de la situation actuelle et aux défis à venir. Les coupes dans le budget de l’aide au développement auront un réel coût humain. La pandémie pousse déjà des millions de personnes au bord de la famine et augmente l’extrême pauvreté. Pendant ce temps, dans les pays en développement, les systèmes de santé sont mal équipés pour réagir.

La double crise du Covid-19 et de l’urgence climatique démontrent l’importance cruciale de l’aide internationale pour sauver des vies et construire des sociétés plus écologiques, plus justes et plus résilientes. Malgré le résultat décevant des négociations du sommet européen, l’UE doit agir rapidement pour s’attaquer à la crise alimentaire et soutenir les systèmes de santé.

Obone Flore

Journaliste

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