Les gabonais n’ont jamais eu la moindre compassion de l’Angola lorsque le régime dictatorial Ali-Bongo-Pdg les martyrisait. Si les textes du COPAX (Conseil de Paix et de Sécurité de l’Afrique Centrale) ont prévu le principe de la suspension en cas de coup d’État dans un pays de son espace, tout comme le Commission Paix et Sécurité de l’Union Africaine, au Gabon, le contexte est totalement différent. Non seulement les gabonais eux-mêmes considèrent l’intervention des forces de défense et de sécurité comme un coup de libération, mais le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a déjà montré le chemin du retour du pouvoir aux civils dans son chronogramme.
On peut alors se demander ce que veut réellement l’Angola au Gabon?
Simple provocation ou positionnement stratégique ?
Si le Président Lourenco pense que l’Angola peut se déporter, est-il sûre que l’Angola a des attributs de puissance pour se déployer dans n’importe quel pays de la CEEAC dont le Gabon?
Voudrait-il prendre la RCA sous sa coupe après que le président Touadera ait privilégié la feuille de route de Luanda au détriment de toutes les autres et contraindre le Gabon à choisir son camp ? Luanda ne cherche-t-il pas à privilégier la SADC au détriment de l’Afrique Centrale où seule la sécurité maritime l’intéresserait?
En fin des comptes, l’Angola qui a pourtant Total dans ses baskets, et les Portugais de l’Union Européenne dans ses murs ne veut-il pas se rapprocher de Wagner?
Avec la baisse des performances de la CEEAC depuis que Da Piedad Verissimo a pris la tête de la nouvelle commission, et les arriérés d’impayés de l’Angola, est-ce que c’est le transfert raté du siège mis gratuitement à la disposition de la CEEAC sans retour sur investissement pour les gabonais qui met en colère l’Angola contre le Gabon?
Qu’il est loin, cette époque où l’Ambassadeur Dombele Mbala, et Vatomene Kukanda du CICIBA étaient les protégés du Président Omar Bongo Ondimba et du Gabon.
Les relations entre feu Edouardo Dos Santos et feu Omar Bongo Ondimba étaient bonnes; les deux doivent se retourner dans leur tombe en écoutant ce spectacle.
Dans tous les cas, ce n’est pas l’Angola qui va souffrir dans cette histoire, mais la CEEAC, et c’est bien dommage!
PETIT-LAMBERT OVONO ÉVALUATEUR CERTIFIÉ DES POLITIQUES PUBLIQUES