Que vaut la morale dans la bouche d’un ripoux et pourri? Par Serges Abslow 

Nous qui avions pensé à l’aube de son règne en 2009, qu’Ali Bongo n’était capable de rien, pouvons mesurer en quelques 9 mois seulement depuis l’arrivée du CTRI, la différence visible et palpable qu’il y a entre 14 années de patinage artistique d’un « roi paresseux », et les réalisations concrètes et multiformes de la transition en cours. En 9 mois seulement.

Il est trop facile de venir aujourd’hui jouer les moralisateurs et les objecteurs de conscience, quand durant 14 ans, on a été l’antithèse de la thèse qu’on défend aujourd’hui. Pourfendre les résolutions d’un dialogue certes pas parfait, alors que vous en avez vous-mêmes organisé plus d’un en 14 ans, sans plus de succès, relève de la sorcellerie politique.

On veut bien le croire, le Billy the kid, quand il dit qu’on aurait pu faire économiser de l’argent à l’Etat en allant puiser dans les différents dialogues qu’il a organisés avec ses amis. Mais que ne l’ont-ils pas fait quand ils étaient aux affaires et que les gabonais, au nom desquels il prétend parler aujourd’hui, avaient placé leurs espoirs dans les résolutions de ces différente dialogues?

« Le Gabon qu’on nous promet demain ressemble étrangement à celui d’hier ». Il y a-t-il plus grand aveu d’échec que cette phrase lourde de sens? Oui, tu ne crois pas si bien dire, cher ACBBN, le Gabon d’hier était un véritable enfer pour les gabonais, c’est juste de l’insinuer à demi mots. Merci de reconnaître implicitement que celui d’aujourd’hui est déjà nettement meilleur que celui d’hier et nous encourage à rêver de meilleurs lendemains.

Parce que vois-tu, dans le Gabon d’aujourd’hui, les gabonais sont heureux parce qu’ils sont à nouveau recrutés dans la Fonction Publique alors que vous les aviez privés de ce droit. Dans le Gabon d’aujourd’hui les routes et les écoles sortent de terres alors que se sont surtout vos villas qui sortaient de terre avec le même argent.

Dans le Gabon d’aujourd’hui, les bourses des élèves sont à nouveau payées alors que vous les aviez supprimées pour garnir vos comptes bancaires. Dans le Gabon d’aujourd’hui, les pensions des retraités sont payées alors que vous aviez réduits nos seniors au rang de mendiants. Dans le Gabon d’aujourd’hui des sociétés pétrolières sont rachetées par l’Etat alors que leurs royalties vous étaient versées.

Ces petites avancées simples que vous nous avez refusées en votre temps de gloire, nous font, sachez-le, un incommensurable bien. Pourquoi voulez-vous nous distraire avec des recommandations d’un dialogue qui ne sont pas encore traduites en textes de loi? Oui, le DNI n’a pas été parfait. Mais vos dialogues l’ont-ils été? Si oui, pourquoi n’ont-ils pas contribué à changer notre quotidien comme le fait la transition que vous critiquez tant?

Cette malhonnêteté intellectuelle et cette cécité qui vous caractérisent avec vos amis, ne convainc que ceux qui sont admiratifs de la rhétorique et de la roublardise. Quand ont veut aller au-delà de votre belle phraséologie, on comprend vite qu’il ne s’agit que d’une levée de boucliers de ceux qui redoutent que l’opinion insiste à demander des comptes aux responsables des crimes économiques, financiers et de sang commis dans l’impunité absolue pendant 14 ans.

Ce n’est pas un hasard qu’ALi Bongo et ACBBN, après l’initiative prématurément avortée de ressusciter un PDG agonisant, sortent du bois pour tenter de rallier leurs troupes désormais dispersées aux quatre vents de leurs ambitions jamais assouvies? Au moment où le PTPRCE est en mission officielle en France, cette sortie calculée n’a d’objectif que de salir une transition en voie de normalisation par la France tutélaire.

Pour ne pas conclure, ignorer que les résolutions du DNI reflètent la volonté d’au moins 40 milles gabonais, c’est réaffirmer le mépris qu’on a d’un peuple à qui on a toujours tout dénié. Si les 9 pages de récriminations de Billy the kid peuvent paraître pertinentes en elles-mêmes, elles perdent toute saveur sous la plume d’un homme dont le parcours politique est à l’opposé des valeurs qu’il prétend défendre. Ça ne trompe que les naïfs et les idiots.
Serges Abslow

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