QUAND ON DÉCIDE D’AVALER LE COUTEAU, IL FAUT AVOIR LE COURAGE D’EN AVALER LA MANCHE (Le billet sarcastique de Serge Abslow)

1. Les loups sont encore dans la bergerie. Il faut urgemment les en extirper si l’on veut dormir tranquilles. Les mines pathibulaires que nous avons vues aux premières loges de la cérémonie d’investiture du Gl Oligui Nguema, en dépit de leurs sourires sournois, ont délivré à ceux qui savent lire dans les regards, un message effrayant.

2. S’ils étaient gênés d’avoir fait le contraire de ce qu’ils entendaient maintenant, ils en étaient jaloux. Et ils donneraient tout pour arrêter le cours de l’histoire qui se déroulait sous leurs yeux et dont ils savent qu’ils ne seront plus jamais les acteurs mais de simples spectateurs. Leurs yeux rougis par des larmes nombreuses qu’ils ont dû verser à l’annonce de leur déchéance, trahissaient de noirs desseins.

3. S’ils en avaient l’occasion, ils n’hésiteraient à pactiser avec le diable pour revenir au statu quo ante. Oui, ils seraient prêts à tout pour revenir à l’ordre ancien où ils étaient ceux qui écrivaient l’histoire et non pas ceux qui la subissent désormais. Ils se damneraient avec tous les démons de la terre pour échapper au triste destin qui les attend assurément.

4. Le Gl Oligui et ses hommes devraient se méfier de ces vampires qui lui sauteront au cou pour boire son sang à la première occasion. C’est pourquoi il doit absolument et impérativement couper les derniers liens de sang, d’amitié ou de fraternité, qui puissent leur permettre de rester en lien, d’une manière ou d’une autre, avec lui. Il faut couper tous les ponts sentimentaux.

5. Une sagesse fang qui enseigne sur le courage nous dit que « quand on décide d’avaler le couteau, il faut avoir le courage d’en avaler le manche ». Puisse le Gl Oligui Nguema en comprendre le sens et avoir la force de l’ultime courage. En effet, il y a dans la volonté de changer un régime aussi pernicieux que celui auquel il a choisi de s’attaquer, un degré de courage qui ne doit laisser de place aux états d’âme.

6. Après avoir réussi l’exploit de ne pas verser une seule goutte de sang gabonais, le Gl Oligui Nguema ne doit pas oublier que cela peut paradoxalement être interprété par certains de ses ennemis comme un signe de faiblesse. Et des ennemis, il en compte désormais légion, surtout dans les rangs de ceux qu’il a contraints à l’applaudir en dénonçant leurs travers de l’ancien régime.

7. Le summum du courage vers lequel il doit se hisser, l’oblige hélas à couper de nombreuses têtes, au propre comme au figuré, s’il veut dormir sur ses deux oreilles en fermant ses deux yeux. Sinon, il risquerait fort bien de subir le contre-coup des intrigues de ces revanchards ruminants qui ont commencé à comploter dès l’instant où il a décidé de renverser Ali Bongo et leur monde.

8. Dans les milieux de pouvoir, Oligui Nguema le sait mieux que moi, les intrigues sont un poison qui se répand dans le cœur des âmes cupides dont compte abondamment notre pays. Même au sein de l’armée, il ne faudra donner à personne la communion sans confession. Mais le plus grand péril viendra de l’extérieur. Dans les rangs de tous les déchus qui sont par ailleurs riches comme Crésus.

9. En dépit de leur air de chien battu aujourd’hui, ils se ressaisiront très vite et s’allieront dans un axe du mal pour travailler à la chute du Général tombeur et empêcheur de tourner en rond. On apprend déjà qu’une menace incarnée par un Bongo revanchard pourrait venir de l’extérieur. Que le Gl ne s’y trompe donc point, si cette menace se précise, elle a déjà à l’intérieur de notre pays des chevaux de Troie.

10. Le dispositif sécuritaire de notre territoire et aussi celui autour du Gl Oligui Nguema doivent être doublement renforcés. C’est maintenant qu’il faut débusquer les soldats ennemis tapis dans le Cheval de Troie de l’intrigue et de la conspiration des déchus. Laisser libres tous les fossoyeurs de la république connus, potentiels ennemis du nouvel ordre établi, serait votre talon d’Achille.

Paul Essonne

Journaliste

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