Protection du bassin du Congo : le don de Bezos est-il un cadeau empoisonné ?

Le don de la Bezos Earth Fund, fondation de l’américain Jeff Bezos d’un montant de 40 millions de dollars (environ 23,2 milliards de FCFA) à la Wildlife Conservation Society (WCS), une organisation non gouvernementale (ONG) américaine active dans la préservation de la nature, et plus particulièrement à la protection des forêts du bassin du Congo pose la question de savoir si on a obtenu le consentement libre, informé et préalable des populations autochtones avant d’imposer tout programme de conservation ?

Certes, protéger l’environnement, c’est préserver la survie et l’avenir de l’humanité. En effet, l’environnement est notre source de nourriture et d’eau potable. L’air est notre source d’oxygène. Le climat permet notre survie. Et la biodiversité est un réservoir potentiel de médicaments. Préserver l’environnement est donc une question de survie. Protéger l’environnement, c’est protéger notre source de nourriture et d’eau potable. Mais gare à la persécution des autochtones (aux peuples des forêts) au nom de la protection de la nature pour les tenir à distance des aires naturelles protégées. Une dizaine de parcs nationaux ont été créés dans cette région dont la biodiversité est parmi les plus riches au monde. Étant un important réservoir de biodiversité, il fournit d’énormes services à l’ensemble de l’humanité. Notre société est vitesse et la nature est lenteur. Notre rythme de vie dès l’enfance va vers cette vitesse, ce qui souvent nous met en décalage avec la nature et en fausse la perception.

En effet, le bassin du Congo contient quelque 314 millions d’hectares de forêt tropicale primaire, la plus ancienne, la plus dense et la plus importante sur le plan écologique. La forêt tropicale joue un rôle crucial dans la stabilité du climat mondial et s’étend sur six pays d’Afrique centrale : la République démocratique du Congo, le Cameroun, la République centrafricaine, la République du Congo, le Gabon et la Guinée équatoriale. Plus grands et plus résistants au changement climatique, les arbres du bassin du Congo absorbent chaque année quelque 1,2 milliard de tonnes de dioxyde de carbone. En général, on y trouve plus d’espèces d’arbres sur un hectare de forêt. Elle abrite également la plus grande tourbière tropicale du monde, environ 10 000 espèces de plantes tropicales et d’espèces menacées, comme les éléphants de forêt, les gorilles de plaine et de montagne, et l’okapis, un mammifère unique que l’on décrit peut-être mieux comme un mélange de girafe et de zèbre. Rappelons que l’homme préhistorique vivait en symbiose avec la nature, elle le nourrissait, il la divinisait dans tous ses éléments .La terre, l’arbre, la rivière, étaient pour lui divinités, il les adorait.

Il y a une chose que l’homme a appris : il est appelé à régner en maître sur la nature, mais son rôle est aussi de la préserver. La solution ne tombe jamais du ciel, l’action passe aussi par l’engagement politique.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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