Pourquoi faut-il une réconciliation nationale au Gabon? Par Norbert Epandja

Grâce à nos pères fondateurs de la République, à l’intelligence et à la maturité du peuple gabonais, la PAIX est devenue l’une des principales valeurs culturelles identitaires qui fondent notre nation, notre vivre ensemble.

La solidité de ces valeurs culturelles a donné à chaque citoyen et à tous la force de surmonter des périls qui, dans d’autres cieux, ont enfanté des conflits armés meurtriers et difficiles à endiguer. Et quand ces conflits sont endigués, il demeure toujours des séquelles qui peuvent causer d’autres développements regrettables.

D’abord, qu’entend-on par «Réconciliation » ?

Selon le dictionnaire « Le Robert », la réconciliation est l’action de réconcilier : remettre en accord, en harmonie (des personnes brouillées) ; concilier (ce qui est opposé).

Pour certains compatriotes, ils estiment que la réconciliation nationale n’a pas lieu d’être au Gabon parce que notre pays ne sort pas d’une guerre civile, il n’a fait que changer de tête.

Plus loin, cependant, le même «Robert », nous enseigne qu’une guerre est un «Conflit particulier, localisé dans l’espace et dans le temps » ou encore « un état de tension prolongée entre personnes (guerre froide)».

Pris dans toutes les acceptions, indiscutablement le Gabon se prête à la réconciliation nationale et ce, pour plusieurs raisons, parmi lesquelles :

1. Au lendemain de leur accession au pourvoir en 2009, Ali BONGO et sa légion étrangère ont installé dans notre pays un système politique basé sur la division des populations et la corruption des hommes politiques et des responsables des institutions. C’est ainsi qu’ils ont réussi à prendre le contrôle du Gabon et à mettre la main sur nos richesses.

Ce système politique a donné les résultats que l’on connait :

Le premier : faisant face à la répétition des hold-up électoraux maculés de sang, le peuple gabonais a fini par renier ses Forces de Défense et de Sécurité (FDS) les accusant de pérenniser le pouvoir criminel BONGO-DABANY-PDG plutôt que de le défendre et le protéger contre celui-ci, au point où sa colère avait pris l’allure d’une haine au conséquences imprévisibles ;

Le second : la population gabonaise s’est divisée en trois segments :

-Les inconditionnels du pouvoir BONGO-PDG, encore appelés les «kounabélistes» ;

-Le peuple de l’alternance regroupé au sein d’une opposition qui menait une guerre froide de libération du pays ;

-Les citoyens non-partisans, préoccupés beaucoup plus par leur quotidien difficile.

2. Il n’y a pas au monde une guerre plus meurtrière que celle qui consiste dans la destruction d’une identité nationale (génocide culturel). C’est pourtant sur cette voie-là qu’Ali BONGO et sa légion étrangère se sont engagés dès 2009 et allaient atteindre toute leur objectif si le CTRI ne les a pas arrêtés net.

Je reconnais qu’après le coup de libération du 30 août dernier, notre pays a repris son souffle  de vie, c’est-à-dire son fonctionnement normal d’antan : le peuple respire et se sans libre et beaucoup mieux que pendant le règne stressant et incitatif au suicide d’Ali BONGO.

Toutefois, jusqu’ici, cette libération n’est que physique, or il nous faut également une libération psychologique, qui ne peut avoir lieu que si les gabonais se rencontrent, se regardent, se parlent et se pardonnent. Puisque, qu’on le veuille ou pas, nous sommes une famille condamnée à vivre ensemble. Et dans la famille, il y a tous types de personnes.

Oui, la libération psychologique est incontournable. Parce qu’elle va libérer les esprits, les énergies positives, ramener la sérénité, le goût du vivre ensemble et rétablir la confiance du peuple en ses institutions et en ses dirigeants.

Car, si aujourd’hui le coup de libération du 30 août a permis aux FDS de reprendre leur place dans l’estime du peuple, ce n’est nullement le cas pour les autres institutions de la République telles que la Cour constitutionnelle, le CGE, le ministère de l’intérieur, etc.

Norbert EPANDJA

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