Port-Gentil rime avec pauvreté : une réalité.

Notre société est souvent plus prompte à dénoncer le scandale de la pauvreté et à manifester, dans le discours, la volonté de l’éradiquer, qu’à enrayer la spirale infernale qui pousse un nombre croissant de personnes dans la précarité.

La pauvreté est souvent liée à plusieurs facteurs qui se conjuguent et enferment la personne dans un cercle vicieux qu’elle ne peut briser sans aide. C’est à l’écoute des acteurs de terrain que l’on découvre les marques de cette pauvreté ordinaire qui touche un nombre croissant de personnes et de familles gabonaises. Cette pauvreté isole et marginalise dans la société.

En effet, des situations de pauvreté qui s’aggravent dans les villes notamment à Port-Gentil dans l’Ogooué-Maritime, la preuve avec le nombre de familles monoparentales en constante augmentation, mais dans des proportions très différentes selon les régions. Ces familles à la recherche de logements bon marché se retrouvent dans des quartiers les plus pauvres. Leur nombre devient presque un indicateur de la précarité d’une ville. La garde des enfants est le premier obstacle à l’insertion professionnelle ; or, ces Gabonais vivent dans des quartiers où la pénurie de crèches est la plus aiguë. La politique des grandes villes devrait cibler davantage l’accès au logement et créer des places dans les crèches.

Le savoir-survivre des plus pauvres témoigne souvent d’une ingéniosité largement méconnue de ceux qui ne vivent pas à leurs côtés. Les volontaires du mouvement qui vivent auprès de ces familles apprennent à acquérir un regard qui n’a aucune complaisance pour les misères de la misère, mais qui découvre ce qui est trop souvent dénié et décrié : que les pauvres ont un savoir du vécu.

Toutefois, le droit à l’assistance n’est pas immuable ni inconditionnel. En référence à ce principe relevant des droits humains, la société et l’État sont tenus d’agir mais ils restent libres de circonscrire comme ils le veulent cet engagement dans les limites jugées compatibles avec les ressources de l’économie et les autres orientations politiques.

Chimène Okome

Journaliste

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