« Pendant qu’Ali Bongo implore la pitié, le peuple, lui, ne se laisse pas avoir et réclame le bilan de ses 14 ans de règne ! » dixit Norbert EPANDJA.

Dans aucun pays au monde on a vu un peuple élire ou réélire un Président de la République par pitié. Cela a toujours été sur la base du projet de société du candidat, ou du bilan du Président sortant, qui souhaite briguer un autre mandat. En se servant de son AVC, comme projet de société pour un troisième mandat, Ali BONGO prouve à suffisance qu’il est totalement déconnecté des réalités du Gabon. Sinon, il n’aurait pas entrepris cette tournée, s’il savait tout ce que la majorité des gabonais a souhaité en apprenant qu’il a été frappé par un AVC à RYAD. Finalement, Ali BONGO n’est donc entouré que de foutus profitosituationnistes, qui ne lui disent que ce qu’il aime entendre.

En effet, après avoir institué à la tête du Gabon, de 2009 à 2023, un mode de gouvernance basé sur la violence policière (répression systématique, aveugle, brutale et sanglante de la moindre manifestation pacifique de l’opposition ; massacre des manifestants qui réclament juste la vérité des urnes ; arrestation et emprisonnement, sans raison évidente, de plusieurs compatriotes), Ali BONGO aurait-il désormais retrouvé sa lucidité et son instinct émotionnel pour devenir un humain ? Non, ç’aurait été trop facile ! Ali BONGO demeure et demeurera toujours un homme impitoyable et prêt à tout pour s’accrocher au pouvoir.

Au cours de sa tournée dans la province de l’Ogooué-Lolo, qui a eu lieu, du 30 mars au 1er avril 2023, Ali Bongo Ondimba a déclaré avoir été absent pendant 5 (cinq) ans.

Même si les termes : absent « du pouvoir », n’ont pas apparu dans ses propos, le peuple gabonais, lui, sait que, de 2018 à 2023, le palais du bord de mer a été le théâtre d’une forêt d’intrigues autour de l’AVC d’Ali BONGO. On est même allé jusqu’à évoquer la présence d’un sosie que son l’entourage aurait engagé pour se faire passer pour lui.

Mais, pour une fois, je suis d’accord avec les grands stratèges du PDG qui, réagissant aux propos de certains compatriotes, ont précisé qu’Ali BONGO n’a pas dit qu’il était « absent du pouvoir pendant 5 ans », mais : « …malgré cinq (5) ans d’absence ». Cette précision des PDGistes est très capitale. Pourquoi ? Parce qu’elle confirme et nous rassure qu’Ali BONGO a bel et bien gouverné le Gabon de 2018 à 2023, sans aucune interruption. Par conséquent, il doit présenter au peuple gabonais le bilan de ses deux mandats, avant de nous parler d’un troisième mandat.

Même s’il avait dit qu’il était « absent du pouvoir pendant 5 ans », la marge de manœuvre pour engager une quelconque action aurait été très réduites ou presque. Parce que la Cour constitutionnelle de Madame Marie Madeleine Mborantsouo avait déjà pris les devants en modifiant unilatéralement et en pleine nuit, le mercredi 14 novembre 2018, l’article 13 de la Constitution, pour y introduire la notion d’« indisponibilité temporaire », pour bloquer le déclenchement de la « vacance du pouvoir ».

Mais, dans tout cela, je ne regrette qu’une seule chose : la Naïveté d’Ali BONGO qui, en dépit de tant d’années d’école de la vie, d’échecs aux élections présidentielles et dans tout ce qu’il entreprend comme projet, croit toujours que le peuple gabonais l’aime, au point de verser une larme dans les eaux de l’Ogooué-Lolo devant une foule insensible et indifférente, qui, visiblement, n’était pas là pour lui, mais pour son argent.

En réalité, Ali BONGO est désormais à la recherche d’une nouvelle peau politique. D’où cette tournée qui, malheureusement, ne suffira pas pour lui assurer une victoire à l’élection présidentielle de 2023. Parce que le peuple, dans son écrasante majorité, a déjà son regard tourné vers l’alternance et le changement.

Norbert EPANDJA

Président du Collectif du Haut-Ogooué Libéré (CHOL)

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