Nous sommes aujourd’hui le 1er octobre, un jour qui marque le début d’un mois consacré au dépistage des cancers féminins à travers le monde. Chaque année, le mois d’octobre est jalonné de multiples initiatives, allant des campagnes de sensibilisation aux marches solidaires, en passant par des concerts et des collectes de fonds, tous organisés pour soutenir la recherche, les soins, et les malades. Ces événements importants, offrent aux femmes l’opportunité non seulement de prendre conscience de l’importance du dépistage, mais aussi de trouver un répit, une parenthèse de légèreté, à travers des activités qui apportent divertissement et espoir.
Cependant, après avoir attentivement observé les différentes éditions d’Octobre Rose dans notre pays, une interrogation légitime s’impose : ces campagnes touchent-elles toutes les femmes, ou se limitent-elles essentiellement à celles vivant en milieu urbain ? Le cancer serait-il une maladie suffisamment sélective pour ignorer les femmes des zones rurales ? Il semble primordial de s’interroger sur l’accessibilité de ces actions pour les femmes vivant dans des localités reculées telles que Levinda, Lebagni, Mambonga, ou Mata-Matsengue (Les origines du Monde), etc. Ces femmes, souvent oubliées, n’ont-elles pas elles aussi droit à la même information, à la même sensibilisation et aux mêmes soins que celles résidant dans les grandes villes ?
En effet, de nombreuses jeunes filles non scolarisées, ainsi que des femmes plus âgées dans ces régions rurales, sont potentiellement hors d’atteinte de ces campagnes cruciales. Pourtant, le Gabon, comme bien d’autres pays, ne se limite pas à ses centres urbains. Il est impératif de prendre en compte l’ensemble de la population féminine, quelle que soit sa localisation géographique, afin de garantir une égalité d’accès aux services de dépistage et de sensibilisation.
Il est donc essentiel que cette nouvelle édition d’Octobre Rose, en plus des initiatives louables déjà mises en place, s’étende à ces zones souvent négligées. Les organisateurs doivent prendre en considération ces femmes des villages, ces mères et jeunes filles qui, tout autant que leurs consœurs urbaines, sont concernées par le risque de cancer. La lutte contre cette maladie ne saurait tolérer aucune forme de discrimination ou d’exclusion géographique.
Ainsi, pour ce mois d’octobre 2024, il est de notre devoir collectif d’inviter les acteurs de cette campagne à diversifier et étendre leurs actions afin qu’elles bénéficient à toutes les femmes, où qu’elles soient. Une campagne de sensibilisation véritablement inclusive est la clé pour combattre efficacement le cancer chez la femme gabonaise, dans toutes ses dimensions.
Joyeux mois d’octobre à toutes les femmes, en espérant que cette édition d’Octobre Rose marquera un tournant vers une mobilisation plus large et plus juste.