Morceaux choisis historiques du Gabon.

On connait peut de chose sur l’histoire du Gabon avant l’arrivée des Européens. C’est en longeant le continent africain au 15e siècle que, les navigateurs portugais découvrent les rivages du pays. Après eux, les Hollandais, les Français, les Anglais commencent à s’intéresser au pays. Le troc de l’or, des bois précieux, de l’ivoire mais aussi et surtout le commerce des esclaves attirent les Européens.

Aussi, les Européens se procurent en échange d’alcool, de tissus ou encore de tabac la main-d’œuvre gratuite que réclament les colons des Amériques. Bientôt les Français cherchent une implantation dans le pays. Le lieutenant de vaisseaux Bouet Willaumez en sera le promoteur. En 1837, il signe avec un des chefs locaux le roi Louis, un accord pour installer une base permanente. Dans les rapports qu’il écrit à l’époque, le lieutenant évoque la découverte de fabuleuses richesses comme le bois de santal, l’ivoire, le caoutchouc. C’est lui d’ailleurs qui encourage des nouvelles expéditions au Gabon. C’est ainsi qu’en 1843 les Français établissent le premier fort le Fort Aumal. Quelques années plus tard, les esclaves sur le point d’être envoyer dans les Amériques sont débarqués près du Fort Aumal et sont abandonnés là. Ce sont eux qui fondent Libreville. On y compte bientôt des missions, des entrepôts, des fabriques.

Puis par étapes, explorateurs et savants entreprennent de découvrir le pays. L’un d’entre eux, un Italien naturalisé Français Pierre Savorgnan de Brazza part à la découverte de l’intérieur, fonde Franceville en 1880 et consolide ses positions par l’installation de postes militaires. Nommé Commissaire général du Congo français, Brazza met en place l’administration à partir de Libreville la capitale où il réside. Il a pour mission de renforcer la présence française et de développer le commerce.

Ainsi, en 1888 le Congo et le Gabon deux voisins colonisés par les Français se réunissent sous le nom de Congo français avec Libreville pour capitale. Mais au fil des années, le fleuve Congo prend de plus en plus d’importance et Brazzaville supplante Libreville pour devenir à son tour en 1904 capitale de l’ensemble dirigé par un Gouverneur général. Mais les Français poursuivent par le biais des compagnies concessionnaires. Le commerce de l’ébène, de l’ivoire et du caoutchouc au Gabon, cela jusqu’à la découverte du bois d’Okoumé, la grande richesse de ce pays couvert à 80 % par la foret.

A partir de la première guerre mondiale, le bois d’Okoumé se repend en Europe, il se prête à la fabrication de contre-plaqué. Libreville et Port-Gentil se développent grâce à ce commerce qui ne cesse d’augmenter. D’ailleurs, Guy Le Carpentier, ancien employé de L’office des bois de l’Afrique Equatoriale Française a déclaré « En 1960, la situation du Gabon était excellente puisqu’il y avait déjà cette richesse le bois d’Okoumé et qui fait qu’il n’y avait aucune difficultés des rapports sur le plan économique et politique de ce pays.» Parallèlement, la présence française entraine la mise en place de centres sanitaires. L’un d’entre eux crée par le Dr Sweitzer permet de soigner l’un des maux les plus répandus à l’époque, la lèpre.

Politiquement le Gabon devient dès 1910 l’un des territoires français regroupé sous le nom d’AEF (Afrique Equatoriale Française). Le pays est alors dirigé par un Gouverneur général qui réside à Libreville. Mais le Gabon attend toujours sa personnalité administrative propre et son autonomie financière. La seconde guerre mondiale sonne le glas de cette colonisation. Le général De Gaulle décide de réorganisé l’Afrique Equatoriale Française et transforme l’empire coloniale en Union Française. La Conférence de Brazzaville en février 1944 donne aux Africains désireux de gérer eux-mêmes leurs affaires plus de facilités dans leur lutte pour l’émancipation. La vie politique va alors démarrer au lendemain de la guerre. Tous les Partis se battent avant pour l’égalité entre noir et blanc, ainsi que contre la prépondérance de Brazzaville. Le Gabon en effet supporte mal d’être la vache à lait de l’AEF en raison des richesses de sa foret. Rapidement, Léon Mba, l’ancien coiffeur de Savorgnan de Brazza devient le leader politique. D’abord membre de l’Assemblée territoriale puis en 1957 vice-président du Conseil de gouvernement, il signera après le retour de De Gaulle au pouvoir l’acte d’indépendance du Gabon le 17 août 1960.

Paul Essonne

Journaliste

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