Malgré les promesses d’un chantier ambitieux pour moderniser la voirie, Minvoul se retrouve aujourd’hui avec des routes inachevées, des flaques d’eau à perte de vue et un entrepreneur porté disparu.
Le rêve de voir Minvoul transformée en une petite ville moderne s’est évaporé, laissant place à un décor de désolation. Le projet, annoncé en grande pompe il y a quelques mois, devait offrir des routes en béton, des trottoirs aménagés et une circulation plus fluide. Mais aujourd’hui, le constat est amer : la boue a remplacé le béton, et les habitants ne cachent plus leur déception.
L’axe reliant le marché municipal au lycée Saint-Jean, censé être la vitrine de la modernisation, illustre ce fiasco. Entre les flaques d’eau stagnantes, les tas de sable abandonnés et les herbes qui envahissent la chaussée, difficile de croire qu’un chantier de réhabilitation y avait été lancé.
« Les engins ont travaillé quelques semaines, puis plus rien. Depuis, on attend, mais personne ne revient », raconte un habitant du quartier, désabusé.
Les raisons de cet arrêt brutal demeurent floues. Certains parlent de difficultés financières, d’autres d’une mauvaise planification du projet. Une rumeur persistante évoque même la fuite du promoteur, surnommé ironiquement le roi du chantier, après avoir encaissé une partie des fonds.
Pour les habitants, la situation est d’autant plus frustrante qu’ils avaient cru en cette promesse de développement. Beaucoup avaient espéré une véritable renaissance locale, symbole d’un Gabon en marche vers la modernité. À la place, ils héritent d’un chantier fantôme, d’une voirie dégradée et d’un silence officiel pesant.
À Minvoul, la désillusion se lit dans chaque regard. Là où devait s’étendre du béton flambant neuf, il ne reste que de la boue, des traces d’engins disparus et l’amère impression d’avoir été oubliés.

