Médias :Climat délétère à l’AGP

Les relations ne sont pas au beau fixe entre la direction de l’Agence gabonaise de presse (AGP), média du service public et l’ensemble des agents.

Ces derniers reprochent entre autres, à l’administrateur directeur général (ADG), une gestion cavalière du personnel, le non-respect des règles d’éthique et de déontologie du journalisme et une opacité dans la gestion des finances de la maison. D’où un préavis de grève a été déposé par le syndicat en début de semaine.

La cohabitation devient de plus en plus délétère entre l’actuelle direction générale de l’Agence gabonaise de presse (AGP) et les agents. Raison pour laquelle un préavis de grève a été déposé sur la table de l’Administrateur directeur général, par les syndicats de ce média du service public. Celui-ci contient un chapelet de revendications relatives à la gestion des ressources humaines, à la pratique du métier de journaliste et à la gestion des finances de l’agence.

En effet, plusieurs agents dénoncent le mode de gestion basé sur le « zèle, l’arrogance et les menaces permanentes » des collaborateurs par celui qui été a nommé à la tête de ce média public par la « Young team » de Noureddin Bongo Valentin. Une gestion aux antipodes des règles administratives. Selon des sources proches de la maison, certains agents ont été renvoyés au ministère sans aucune raison valable.

Le poulain des autorités déchues, Nick Joscelyn Fouba, s’est également illustré dans le non-respect des règles d’éthique et de déontologie du métier de journalisme. Notamment, en imposant la publication des articles commandés, foulant au pied les consignes de la Haute autorité de la communication (HAC) qui prônait l’équilibre et la vérification de l’information, lors de la période aussi cruciale et sensible des élections générales du 26 août dernier. C’est le cas du fameux audio jusqu’à présent non authentifié, mettant en scène deux anciens candidats à la présidentielle de la plate-forme alternance 2023, Albert Ondo Ossa et Alexandre Barro chambrier. « Le rédacteur en chef adjoint du site web d’informations de l’AGP et chef de service économie a été aussitôt débarqué de ses fonctions pour n’avoir pas voulu prendre les risques de publier une telle information, qui nécessitait d’être vérifiée et traitée conformément aux règles du métier. Cela va de la crédibilité de l’AGP et de la responsabilité sociale du journaliste dans un contexte aussi sensible », s’est confié un journaliste de cette agence.

Aussi, le contenu du journal Gabon Matin était-il envoyé au conseiller spécial du chef de l’Etat, porte-parole de la présidence pour validation. Des pratiques qui ne cadrent avec la liberté d’exercé du journaliste.

Lors d’une conférence de rédaction, le lundi 28 août précisément, avant publication des résultats des élections générales le 30 aout 2023, celui qui se considérait tout puissant ADG, confiant sans doute que ses mentors reviendraient aux affaires, s’était même permis de narguer ses collaborateurs en disant qu’il était en « mission » et que la personne qui ne voulait pas « s’engager », devrait être mise de côté. Ne sachant pas le changement auquel aspirait l’ensemble des gabonais, deviendrait une réalité grâce au sursaut patriotique de l’armée gabonaise, mené par le général Brice Clotaire Oligui, président de la transition.

D’autres points de revendication concernent les arriérés des salaires des contractuelles et les primes des responsables. Pour ce qui est des indemnités des responsabilités, un mois sur 5 a été payés à la tête du client. Les agents souhaitent voir claire dans la gestion du parc automobile et des différentes sources financières telle que «Agp flash », véritable fleuron du modèle économique de l’agence mis en place par l’ancien ADG, Jean-Robert El Mut Moutchinga Bouloungui. L’actuel dirigeant n’a pas trouvé mieux que de confier la gestion de ce produit a son conseiller qui n’a aucune compétence en la matière.

Pourtant, l’Agence gabonaise de presse possède en son sein des agenciers capables de diriger ce média. Ils ne veulent plus des dirigeants parachutés qui n’ont aucune connaissance du fonctionnement d’une agence de presse moderne. En quelques années, la restructuration a été mise au placard à cause d’une gestion approximative.

Le patron actuel s’est aussi opposé aux retours de certains anciens de l’AGP qui avaient occupé des fonctions ailleurs. Pour lui, ces journalistes ne voulaient pas s’aligner aux nouvelles directives dictées par ses mentors de la young team.

Paul Essonne

Journaliste

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