Le football féminin gabonais traverse une période d’incertitude et de mécontentement. Lors d’une réunion tenue récemment au Palais des Sports de Libreville, le bureau de la Ligue nationale de football féminin (Linaffem) et les dirigeants des clubs de première division ont exprimé leur frustration. Ils ont été mis à l’écart des discussions concernant la reprise des compétitions domestiques, un processus crucial pour l’avenir de leur championnat. Cette rencontre avait pour objectif de clarifier la situation et de trouver des solutions pour faire entendre leurs préoccupations auprès des autorités sportives du pays.
Le principal point de discorde concerne la gestion des subventions allouées aux compétitions de football masculin et féminin. La présidente de la Linaffem, Odile Ossawa, a dénoncé le manque de transparence dans le processus de répartition des fonds. Elle a révélé que la Ligue avait été informée par la presse d’une réunion au ministère des Sports, durant laquelle des décisions importantes avaient été prises sans leur consultation. Cela inclut une coupe de 700 millions de FCFA sur le budget initial de 1,5 milliard de FCFA destiné au championnat féminin, ce qui accentue l’inquiétude quant à l’avenir de la compétition.
Le financement des championnats féminins repose en partie sur les contributions des entreprises pétrolières et minières, via le mécanisme de responsabilité sociétale des entreprises (RSE). Toutefois, selon Odile Ossawa, il n’a jamais été précisé que la Linaffem devait attendre les fonds du ministère des Mines, contrairement à la Linafp, qui bénéficie directement du ministère du Pétrole. Cette incertitude budgétaire pèse lourdement sur la gestion du football féminin, mettant en péril la reprise des compétitions tant attendues par les joueuses.
Les dirigeants des clubs, eux aussi, ont exprimé leur déception face à cette situation. Nadège Essimegane, présidente de l’Union Sportive de Bitam (USB), a notamment exprimé son désarroi. Elle regrette de devoir retourner à Bitam sans nouvelles concrètes à partager avec ses joueuses, qui attendent avec impatience la reprise du championnat. Cette résignation est partagée par plusieurs autres dirigeants, qui se sentent oubliés par les autorités sportives.
Pour tenter de faire avancer les choses, la Linaffem a décidé de saisir le ministère de tutelle afin d’obtenir des éclaircissements sur cette situation. Ils sollicitent également l’intervention du chef de l’État, espérant que son regard sur la question permettra de débloquer les fonds nécessaires et de relancer les compétitions de football féminin dans le pays.