La restauration des institutions, c’est aussi la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes. Par exemple, en matière de transparence des revenus issus de l’industrie extractive et de la gestion des finances publiques. De plus, on estime que 32% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté. La récente pandémie a détérioré encore davantage la situation et poussé de nombreuses personnes, notamment les jeunes, dans le chômage.
Aujourd’hui, le défis principal est de créer les conditions d’une croissance plus forte, résiliente, verte, génératrice d’emplois et inclusive. Comment y parvenir ?
Premièrement, il faut investir dans les infrastructures et le capital humain. Ceci doit se faire en créant des marges de manœuvre au niveau budgétaire, en augmentant les recettes internes du Gouvernement, tant les recettes pétrolières et minières que non-pétrolières. Il y’a encore beaucoup de déperditions dans les recettes liées aux secteurs extractifs.
L’adhésion à l’initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) est un pas positif, mais il faut encourager davantage de transparence dans ces secteurs. De même, les exonérations coûtent encore cher à l’État, environ 500Mds de F cfa par an.
Une partie de ces ressources pourrait servir à réaliser les investissements nécessaires. De même, il est important d’améliorer l’efficience des dépenses d’investissement.
Deuxièmement, il faut créer un environnement propice à l’investissement privé. Il faut un environnement dans lequel les entreprises peuvent évoluer, c’est-à-dire ; produire, vendre, faire des bénéfices, accroître le nombre de leurs employés et grandir. Un tel cadre pour les affaires doit-être offert à toutes les entreprises sans exception à l’intérieur du Gabon. Cela passe par la réduction des tracasseries routières et de la parafiscalite qui diminue la capacité des entreprises à être compétitive à l’extérieur, par la construction d’infrastructures, la formation de qualité et adéquate des jeunes dans les écoles. Bref, un climat des affaires propices. Et encore, je n’ai pas tout cité. Un environnement des affaires de qualité ne doit pas être seulement l’apanage des zones économiques spéciales.
Le troisième élément est relatif à la protection sociale. Une politique sociale dynamique et efficace doit être penser afin que le gouvernement puisse mettre en place une véritable politique de lutte contre la vie chère. Cela signifie qu’il doit bloquer le prix de certains produits et supporter la différence à la place de tous les consommateurs, mais aussi une politique efficiente dans d’autres domaines notre société.
Par ailleurs, il serait souhaitable d’assainir le fichier des GEF pour une mise à jour effective des données afin de redevenir une politique sociale réaliste.
Enfin, il serait judicieux pour le CTRI de revisiter les accords avec la SEEG et permettre à d’autres entreprises de pouvoir concurrencer cette entreprise, qui aujourd’hui ne peut plus couvrir en eaux et en électricité les nombreux ménages…
La restauration des institutions passe inéluctablement par des nouvelles batteries de décisions fortes et audacieuses.
Adolphe OKERI