L’Union nationale (UN), le parti de l’opposition radicale gabonais a lors de sa sortie médiatique de ce vendredi 16 novembre 2018 à son siège sis à l’ancienne Sobraga, dénoncé avec véhémence, la décision prise par la Cour constitutionnelle de rajouter dans la nuit du 14 novembre dernier, un alinéa supplémentaire à l’article 13 de la constitution.
«Le rajout d’un alinéa supplémentaire à l’article 13 par la Cour constitutionnelle et son application immédiate à l’instance en cause, est une usurpation grave, blâmable et intolérable du pouvoir du constituant qui réserve le pouvoir de réviser celle-ci à des autorités, déterminées par l’article 109 de la Constitution et son adoption à une majorité qualifiées de parlementaires », a indiqué le porte-parole de l’UN, Raphael Bandéga Lendoye.
Selon l’Union nationale, l’article 57 de la loi organique sur la Cour constitutionnelle ne prévoit au profit de celle-ci que le pouvoir de donner des avis sur la régularité de la procédure et le contrôle de constitutionnalité. L’adjonction d’un alinéa supplémentaire à l’article 13 serait selon l’UN, une entorse grave à la séparation des pouvoirs qui dénie tout pouvoir législatif à des juges.
«C’est une atteinte rétrograde à la prohibition des arrêts de règlement dans la tradition juridique francophone et que codifie l’article 8 alinéa 4 de notre code civil en vertu duquel il est défendu aux juges de prononcer par voie de disposition générale et réglementaire sur les causes qui leur sont soumises(…). L’Union nationale devine que la Cour constitutionnelle joue la partition d’un maillon d’une scène dont l’écriture n’est pas achevée et qui malheureusement n’est pas à la faveur du peuple gabonais. Elle dit qu’il s’agit d’un coup d’état dont le droit n’est que l’ombre apparente », a déclaré le porte-parole de l’union nationale.
Apparemment, le feuilleton de l’absence du président de la république d Gabon, Ali Bongo Ondimba pour des raisons de santé est loin d’être clos dans un pays où le peuple s’agite à tort ou à raison.