Littérature : « Le Poids de l’Afrique » De Charles Henri Favrod (Ed. du Seuil, Paris 1958-409 P.).

Convoitée, l’Afrique est le théâtre d’une large compétition qui a pris pied à partir du bloc oriental ou du bloc occidental disposant de la suprématie définitive. Ce continent charnière est d’ailleurs soumis à des pressions internes et contradictoires, tandis que l’Islam pousse méthodiquement ses conquêtes jusqu’à l’Equateur et le mécontentement des peuples conquis s’accentuant, dressant chaque jour des obstacles signe d’un nationalisme invétéré à la recherche d’un dynamisme socio-culturel.

Pris entre la parenthèse de l’Afrique blanche musulmane et de la « White Africa » Ségrégationniste, les peuples noirs doivent se défendre contre la rapacité des marchands arabes ou indiens, contre les grands monopoles ou les grandes sociétés industrielles.

Ces peuples noirs estiment avoir acquis l’âge des responsabilités dans le cadre des expériences françaises, anglaise, soviétiques, belge ; ils tentent de préserver leur indépendance, sollicités qu’ils ont par Washington, par Moscou, par Pékin. Au carrefour des intrigues, le poids de l’Afrique est déterminant.

Au fil d’un long itinéraire, un chercheur situe les problèmes dans leur réalité humaine, géographique, économique. Il envisage l’Afrique d’un seul tenant, dans le temps et dans l’espace et tente d’en donner une vision globale. Au constat d’une telle donnée, peut-on dire que l’Afrique est un monde effervescent ? Certes en Afrique les mots perdent souvent leur sens et l’orthographe n’obéissant pas toujours à une codification. Il n’empêche toutefois aux peuples exploités de tirer les enseignements du passé pour mieux préparer le futur, surtout quand on sait que l’Afrique a pris du retard sur les autres continents ; a-t-on oublié que les peuples d’Afrique n’ont inventé ni la poudre, ni la boussole ; ils n’ont jamais su dompter ni la vapeur, ni l’électricité ; ils n’ont jamais exploré ni les mers, ni le ciel ? Mais ils ont des idées et savent en ses moindres recoins le pays de la souffrance. Ils connaissent leurs problèmes mais les solutions sont ailleurs. C’est ça le mal africain.

L’Afrique devrait davantage compter sur elle-même ; car quelles que soient ses alliances, elle doit se rappeler que « le python jamais ne perd ces anneaux »

Par Mindzombo-Mbembo        

Paul Essonne

Journaliste

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