Le vendredi 19 juillet 2024, les forces de sécurité gabonaises ont arrêté Ramon Cotta, un activiste camerounais résidant illégalement au Gabon et qui se croyait permis de tout faire et de tout dire. Connu pour ses critiques acerbes contre le régime de Paul Biya sur les réseaux sociaux, Cotta appelait régulièrement à l’insurrection et à l’anarchie au Cameroun. Son arrestation et son extradition vers le Cameroun ont suscité de vives réactions tant au niveau national qu’international par une minorité de personnes qui se sont rendu à l’ambassade du Gabon en France pour demander sa libération ce qui ne peuvent même pas aller faire au Cameroun leur pays d’origine. » Impossible devient Camerounais ».
Cotta a été appréhendé au cœur du plus grand marché de Libreville, Mont-Bouët, où il menait des activités commerciales sans les autorisations nécessaires. Après trois jours de détention, une vidéo le montrant menotté et entouré de forces de sécurité à Kye-ossi, une ville frontalière entre le Gabon et le Cameroun, a fait le tour des réseaux sociaux. Dans cette vidéo, Cotta implorait le pardon des autorités gabonaises et du Président Paul Biya, qu’il appelait désormais le « père ». Un changement de langage que beaucoup ne comprennent pas, même Cota semble ne pas comprendre cette situation , lui qui pensait qu’il pouvait manquer de respect aux autorités de son pays depuis le Gabon sans être inquiété.
Selon le média en ligne Camerounweb, l’extradition de Ramon Cotta a été le fruit d’une étroite collaboration entre les gouvernements gabonais et camerounais. Accusé d’activités subversives contre le chef de l’État camerounais, Cotta a été renvoyé dans son pays d’origine non pas en tant qu’exilé politique, mais en tant que résident en situation irrégulière. Cette distinction a mis fin à certaines rumeurs entourant son statut.
Cette affaire met en évidence la coopération régionale en matière de sécurité et de lutte contre les activités subversives. Elle soulève également des questions sur les conditions de résidence et d’expression pour les activistes politiques en exil. Les gouvernements de la région semblent de plus en plus enclins à travailler ensemble pour neutraliser les menaces perçues à leur stabilité.
L’arrestation de Cotta a provoqué des débats houleux parmi les défenseurs des droits de l’homme et les partisans de la liberté d’expression. Certains y voient une atteinte aux droits fondamentaux, tandis que d’autres considèrent qu’il s’agit d’une mesure nécessaire pour maintenir l’ordre public. La situation de Cotta illustre les défis auxquels sont confrontés les activistes politiques, souvent pris entre la répression des autorités et leur engagement pour le changement.
En fin de compte, l’extradition de Ramon Cotta pose une question cruciale : jusqu’où les gouvernements doivent-ils aller pour collaborer sur des questions de sécurité sans compromettre les droits et libertés fondamentaux des individus ? Cette affaire pourrait bien devenir un cas d’école pour l’examen des pratiques de coopération régionale en matière de sécurité et des droits de l’homme en Afrique centrale.
Ramon Cotta peut désormais très bien s’en prendre à son Président Paul Biya au regard de la proximité et assumé sans inquiétude ses propos comme il le faisait depuis le Gabon.