LE POINT DE DÉPART. Pour formuler le problème justifiant l’analyse de ces deux notions, je me suis fondée sur notre Hymne nationale: « La Concorde ». Des paroles chantées dans une belle harmonie qui indiquent le choix des premiers législateurs qui ont pensé notre État.
LE MODÈLE FRANÇAIS. Nous, les Gabonais, après le soleil des indépendances, en devenant « un État souverain », avons choisi le modèle français. La socialisation de notre État a consisté à traiter nos ethnies, à bâtir la nation, le développement, le patriotisme, l’unité nationale loin de tous les marquages. Ainsi, le Gabon, un État multi ethnique, a fait le choix en raison de rompre avec ses traditions. Une neutralité bien mentionnée dans notre Constitution…
En devenant donc ethnicidaire (ne considérer aucune ethnie, faire comme si elles n’existaient pas), le Gabon veut mettre en épochè le tribalisme, le repli identitaire, le favoritisme, les discriminations, les inégalités…Et d’ailleurs, « La Concorde » nous indique bien la conduite à tenir: « Uni dans la Concorde et la Fraternité », « Pourchassant l’injustice et la honte », « Oublions nos querelles », « Saluons la Patrie et chantons sans arrêt »… De fait, notre État est un « Contrat », « un pacte social » (Rousseau) qui combat les principes discriminatoires. Intéressant.
LE PROBLÈME. Les ethnies résistent. Le modèle français a malheureusement démontré sa caducité. Les ethnies au Gabon n’ont pas oublié leurs origines, histoires, langues, cultures… Il faut alors, je pense, reconsidérer le modèle exemplaire choisi au départ (il y en a d’autres comme celui du Canada).
PROPOSITION. La mise en place d’une politique de la différence, d’un pluralisme qui intègre l’ethnie en mettant en lumière la compétence, le mérite, le charisme, la performance, le savoir-faire, l’égalité entre provinces, la péréquation en faveur des régions défavorisées, l’égalité des chances…
À suivre
Sandrine NGUEMEBE ENDAMANE.