L’entrée triomphante du président Oligui Nguema: Un symbolisme qui dit tout par André Bouassa

L’’entrée triomphante du président d’Oligui Nguema dans la Mercedes-Benz 600 Pullman à l’investiture, *préfiguration d’une acquisition d’héritage d’Omar Bongo Ondimba*

Le 3 mai, l’image marquera les esprits autant que les discours : Le président Brice Clotaire Oligui Nguema, faisant son entrée dans la mythique Mercedes-Benz 600 Pullman, véhicule emblématique de l’ère d’Omar Bongo Ondimba. Ce geste, hautement symbolique, dépasse le simple apparat présidentiel. Il évoque la continuité d’un héritage, la réappropriation d’une mémoire politique, mais aussi une promesse implicite d’un renouveau enraciné dans la tradition du pouvoir gabonais.

Une voiture, un trône roulant

La Mercedes-Benz 600 Pullman n’est pas une voiture comme les autres. *Elle est l’une des plus prestigieuses berlines de l’histoire, surnommée « la voiture des rois et des présidents »*. Ce modèle a transporté de nombreux chefs d’État du XXe siècle, dont Omar Bongo lui-même, qui en fit un symbole de puissance, d’élégance et de stabilité. En s’y installant pour son investiture, Oligui Nguema envoie un message clair : il n’est pas un accident de l’Histoire, mais un acteur de la restauration d’un ordre, d’une grandeur que le peuple gabonais croyait à jamais perdue.

Une préfiguration assumée de l’héritage

Ce choix n’est pas fortuit. Il rappelle une filiation politique indirecte, une volonté de s’inscrire dans la stature, la longévité et l’autorité qu’incarnait Omar Bongo, sans pour autant répéter les erreurs du passé. C’est une manière d’honorer l’efficacité institutionnelle de l’ancienne époque, tout en annonçant une transition modernisatrice. Il ne s’agit pas de revenir en arrière, mais de réconcilier le Gabon d’hier avec les aspirations de demain.

*Un clin d’œil au peuple et aux élites

Ce geste vise autant les foules que les élites. Pour le peuple, il s’agit d’un retour à un décorum présidentiel qui inspire respect, stabilité et grandeur. Pour les élites politiques, économiques et militaires, c’est un rappel subtil que le pouvoir, même dans la rupture, s’inscrit dans une continuité historique. Oligui Nguema, en se plaçant dans ce véhicule, réaffirme que la Transition ne signifie pas un effacement de l’Histoire, mais une relecture lucide de celle-ci, pour écrire une nouvelle page.

*Une mise en scène maîtrisée*

Dans un monde où la politique se joue aussi par l’image, cette scène d’entrée dans la Mercedes-Benz 600 Pullman est une chorégraphie symbolique. Elle fixe une intention : redonner à la fonction présidentielle sa dignité, sa profondeur et sa portée symbolique. Cette voiture, silencieuse mais imposante, incarne cette gravité retrouvée du pouvoir, à mille lieues des populismes bruyants ou des improvisations institutionnelles.

*Pour  conclure,* , l’entrée du président Oligui Nguema dans ce véhicule n’était pas un simple moment de protocole. C’était un acte politique, un manifeste silencieux, un pont entre deux époques, entre mémoire et ambition. Une scène fondatrice, qui dit tout d’un style, d’une vision et d’une volonté : celle de réconcilier les Gabonais avec la grandeur de leur Histoire, pour mieux construire leur avenir.

Paul Essonne

Journaliste

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