L’Education au Gabon : Des raisons d’espérer ?

Malgré son fort taux de scolarisation estimé à 96,4%, classé parmi les meilleurs en Afrique, le Gabon présente plusieurs pesanteurs qui sinistres son système éducatif notamment : la faible qualité de la gouvernance, l’insuffisance du personnel enseignant, l’inefficacité de l’investissement public, les grèves à répétitions, font que le système éducatif demeure caractérisé par un taux de redoublement élevé (37% dans l’enseignement primaire, 26,5% au premier cycle du secondaire et 23% au second cycle), un faible taux d’achèvement du cycle primaire de 37,2% ainsi qu’une inadéquation. Quant aux examens nationaux, le taux de réussite au Baccalauréat général dès le premier tour n’a plus atteint 20% depuis une décennie tandis que le taux d’échec au second tour stagne autour de 40%.

L’enseignement secondaire technique et professionnel n’est pas suffisamment développé en dépit du rôle qu’il doit jouer pour accélérer la diversification de l’économie nationale. Le taux de décrochage scolaire est particulièrement élevé. De plus, la part des dépenses réservées à l’Education est de 8-10% (2010-2014), très inférieure aux 15-20% recommandés aux Etats-membres de l’UNESCO.

Notre Gouvernement doit disposer d’un système éducatif inclusif dont la planification et le financement s’appuient sur des données statistiques crédibles et régulièrement mise à jour, et lequel favorise l’employabilité des jeunes tout en étant doté de personnels d’encadrement qualifiés et en nombre suffisant.

L’Etat doit également prendre en compte dans les politiques et programmes, l’éducation formelle et non formelle. Le pays doit renouveler l’élaboration de curricula et l’exécution de plans d’éducation à la citoyenneté mondiale, à la sécurité et la paix, l’éducation à la santé et prévention des violences basées sur le genre ainsi que l’éducation aux changements climatiques en vue du développement durable.

Les ministères respectivement de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle doivent mettre l’accent sur les compétences et l’état d’esprit de l’ensemble du personnel impliqué dans l’enseignement et la gestion de l’éducation, depuis les établissements scolaires de tous les niveaux et grades jusqu’aux cadres dirigeants des ministères concernés. Un programme de formation et de valorisation de ce personnel constituerait la clé de voûte de la réussite des réformes sur l’éducation.

Bien que ces propositions ne soient pas exhaustives, leur mise en œuvre permettrait d’améliorer durablement la qualité et le rendement du secteur éducatif gabonais avec l’ambition de devenir à terme un secteur pourvoyeur de devises.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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