L’école a-t-elle encore un avenir au Gabon ?

Que serait un monde sans école, une société sans professeurs, sans maîtres, sans éducateurs ? Que serait le Gabon sans initiateurs aux savoirs et aux techniques, sans accoucheurs de conscience et d’esprit critique ? Le Gabon est réduit à un désert éducatif, renvoyée à un abandon intellectuel et moral de sa jeunesse. Ce que l’on n’ose imaginer est pourtant ce que l’on ose bien laisser advenir. Parce que les enseignants ont besoin de reconnaissance, parce que la dignité de leur mission doit être incontestée, parce que leur métier ne peut être traité avec mépris.

Devant assumer pleinement ce rôle de relai, l’école demeure sans cesse dans la hantise de perdre de vue les horizons de la modernité, qui ne cessent pourtant d’être repoussés plus avant. Avoir la nostalgie de l’école qui demeure associée aux devoirs et aux interdits peut surprendre. Certes, chacun a sa propre nostalgie et sa propre enfance.

En effet, chaque jour, partout dans le monde, les enfants préparent leur cartable pour aller à l’école. C’est un endroit où ils apprennent, jouent et grandissent. Ils y développent des compétences dont ils auront besoin à l’âge adulte et construisent des amitiés qu’ils chériront toujours. Au milieu des désastres et des conflits, l’école devient aussi un havre de paix et de sécurité. Cependant, 57 millions d’enfants ne vont pas à l’école. C’est pourtant un droit fondamental pour chaque enfant car selon l’article 28 de la Convention des Droits de l’Enfant, chaque enfant a droit à l’éducation.

Pour motiver les élèves il faut aller les chercher là où ils sont en leur proposant des activités qui partent de leur vécu. Et ce n’est pas être moins « exigeant » bien au contraire. De même est-ce prendre les connaissances très au sérieux que de se soucier de la durabilité des acquis comme on le fait dans le travail par compétences. C’est être finalement peu exigeant (avec soi-même et avec le système dans lequel on travaille) que d’accepter qu’il produise tant d’échecs.

L’avenir de l’école passe aussi par la nécessité de faire réussir tous les élèves, le redresser de la situation de l’enseignement des langues locales, le respect des valeurs de la République, une meilleure organisation des établissements et des enseignements, une meilleure gestion du système éducatif

On devrait se réjouir que l’École suscite tant de discussions passionnées chez les Français. Car cela prouve au moins que ce sujet ne laisse pas indifférent. Et un militant pédagogique ne peut qu’être sensible à cet intérêt. L’éducation, c’est l’affaire de tous.

D’une certaine manière, si dans ce secteur où prédomine le modèle corporatiste la procédure a, ne serait-ce qu’en partie, contribué à ce durcissement des conditions de légitimation des représentants autorisés à participer à l’élaboration des politiques publiques, elle a également, au moins en partie, contribué à réaliser le projet politique de rénovation démocratique qui la sous-tend.

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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