Dernière ligne droite avant la publication des résultats de l’audit des créances de Gabon Poste SA qui a remplacé Post Bank durant la période 2014-2016, et de sa nécessaire recapitalisation. L’affaire « Gabon Poste SA- Poste Bank » a marqué un moment de vérité pour le système bancaire gabonais. Car rien ne pourra plus être comme avant dans le débat récurrent entre privatisations et nationalisations. L’échec de la Poste Bank a été celui d’un établissement sans propriétaire, sans contrôle et sans sanctions.
En effet, le vérificateur général, John Marcos Ankely plancherait sur l’arrêté définitif des chiffres clés de l’établissement nationalisé, à savoir le montant des sorties de créances, le montant des provisions, le partage de la charge avec l’Etat. Et le montant de la recapitalisation est directement lié, techniquement, à l’approbation des commissaires aux comptes, qui avaient certifié les exercices précédents. Le chiffre avancé de 69 milliards de francs CFA de provisions à passer, correspondant aux pertes économiques actuelles de la société, ne fait d’ailleurs pas l’unanimité. S’il n’y a rien d’étonnant à ce que, Michael Adande, le PDG de Gabon Poste SA, soit soucieux de nettoyer au maximum les comptes de l’établissement, l’appréhension du problème diffère au sommet de l’Etat. Pour les pouvoirs publics, il s’agit d’étaler au maximum dans le temps le paiement de cette charge.
Aussi, la demande d’agrément formulé par Gabon Poste SA auprès de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) permettra à la société de pratiquer des activités bancaires. Gabon Poste SA assumera donc un solde du risque en capital, puisque l’Etat n’en prend qu’une partie à sa charge. La société devrait également prendre en charge l’intégralité des coûts de portage. Le coût final de la remise à flot de Gabon Poste SA pour l’Etat ne devrait donc pas être connu d’ici peu. Reste la charge immédiate constituée par la recapitalisation, elle sera de combien ? Elle assurera sans conteste à l’établissement un ratio de solvabilité et l’objectif affiché est d’atteindre l’équilibre et de renouer avec les profits. Quelle que soit la facture finale, elle restera de toute façon trop élevée. Les sources de pertes de Gabon Poste SA restent fortement concentrées sur toutes les activités périphériques, qui ont été développées à contre-courant. C’est donc bien la stratégie menée dans les années récentes qu’il faut aujourd’hui remettre en cause.
Les discussions doivent être relancées en vue de parvenir à un accord permettant de lever les incertitudes sur la situation et l’avenir de la banque. Cela, dans le souci de préserver les intérêts de l’entreprise, de ses salariés et du contribuable.