Le Gabon toujours sur l’éteignoir du Covid-19 avec l’allongement de l’état d’urgence.

La mise en place du 1er état d’urgence sanitaire, en avril 2020, a conduit le gouvernement gabonais à proroger, suspendre ou reporter un certain nombre de délais. La prolongation de l’état d’urgence, annoncée le vendredi 14 aout 2020, l’oblige à revoir sa copie. 

Avec plus de 8000 cas positifs au Covid-19, c’est donc sans surprise que, le gouvernement a renouvelé l’état d’urgence sanitaire, cette fois pour une durée de 45 jours. Rappelons que, cette mesure exceptionnelle donne d’inhabituels pouvoirs au gouvernement. Pendant cette période, le Gabon peut isoler des quartiers ou des villes, fermer des lieux de rassemblement, rapatrier des infirmières retraitées, procéder à des achats de matériel sans délai, bref, ordonner toute mesure qu’il juge nécessaire pour protéger la santé de la population.

Le gouvernement est moins bien armés parce qu’il ne sait pas utiliser les outils à temps, et ne sachant pas utiliser les outils à temps, il est obligé ensuite de prendre des outils disproportionnés. Il existait des outils, il ne les a pas pris. La question ne dépend pas toujours des textes constitutionnels mais de la manière dont on les utilise ou dont on ne les utilise pas. Il y a un point d’interrogation constitutionnel et même plus général : Attention à ne pas passer d’un état d’urgence à un autre état d’urgence !

En effet, les Gabonais sont dans un moment historique où finalement, ils ne sont confrontés qu’à des urgences. Urgence de se protéger contre la maladie, urgence de se protéger contre la dégradation du climat, urgence de se protéger contre les injustices et les inégalités. L’urgence est partout. Donc il ne faudrait pas que cette situation d’urgence devienne permanente. Ce risque d’état d’urgence permanent existe. Et parce que ce risque-là existe, l’exigence constitutionnelle est encore plus forte.

Donc attention à ne pas multiplier les états d’urgence et que les Gabonais exigent qu’il y ait le respect des principes fondamentaux de l’état de droit.

Chimène Okome

Journaliste

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