Le Gabon se tourne t-il vers un énorme Gâchis ?

Rien n’est plus têtu que la vérité. On a beau la dissimuler, elle rejaillit toujours dans la conscience des Gabonais et leur interroge sans arrêt. Il faut dire qu’avec tous les supplices subis par les populations depuis l’avènement du nouveau pouvoir, avec toutes les expropriations qui se font et l’humiliation qui s’en suit, le maigre capital d’estime s’amenuise de jour en jour.

En effet, depuis son accession la magistrature suprême en 2009, le Président de la République Ali Bongo Ondimba et son gouvernement, prennent des mesures à tout va, des mesures aussi impopulaires qu’incompréhensibles   les unes que les autres. Il y a par exemple cette interdiction, ce contrairement à la loi, aux Gabonais, des  fonctionnaires et dirigeants de syndicats, de partis politiques ou d’associations. L’eau et l’électricité passent carrément pour des produits de luxe. Car, des coupures intempestives d’eau et d’électricité se font ressentir quasiment sur toute l’étendue du territoire national, détruisant au passage des appareils électroménagers. Des désagréments quotidiens qui durent depuis des années.

Les revendications syndicales n’ont jamais été aussi fortes. Même le changement de paradigme, avec la nomination d’une femme Rose Christiane Ossouka Raponda comme Premier Ministre, ne semble guère avoir créé l’électrochoc escompté. Tous ces faits, cette indifférence, traduisent donc à n’en point douter, un profond malaise au sein de la société gabonaise. Le pouvoir en place s’est de plus en plus radicalisé, en se protégeant dans une armure constitutionnelle et institutionnelle qu’il espère le mettre à l’abri de toute alternance. L’opposition politique semble elle-même avoir minimisé la situation, qu’elle n’a pas jugé opportun de réagir. Elle a donc l’impérieuse nécessité de se reconstruire et de créer un rapport de force capable de mobiliser aussi largement que possible.

Dans un pays où de grands chantiers, dit-on, sont entrepris, il est surprenant que la présente situation n’émeuve les autorités. L’État n’inspire plus confiance, parce qu’affaibli par l’ethnisme, la corruption, le clientélisme, l’affairisme, la politisation outrancière et le népotisme. Seul Dieu à véritablement la solution, mais comment le faire comprendre à un pouvoir  qui semblerai  dire non à l’autorité suprême à l’exemple de la situation des lieux de cultes…

 

Serge Kevin Biyoghe

Rédacteur en Chef, Journaliste-Ecrivain, Sociétaire de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multimédias), membre de la SGDL (Société des Gens De Lettres), membre du SFCC (Syndicat Français de la Critique de Cinéma), membre de l'UDEG (Union Des Écrivains Gabonais).

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