Cette décision exceptionnelle tient du fait que la relation entre l’administration centrale et les postes diplomatiques ont été source d’agacement, de crispation, voire d’éviction des trois ambassadeurs Sayid Abeloko au Togo, Flavien Enongoué en Italie et Joseph Giraud Effangone Obaghe au Japon qui n’ont pas donné satisfaction. Ces reproches peuvent tenir au flou et à l’absence d’instructions ou à l’inverse à des instructions détaillées et rigides, mais aussi à un court-circuitage complet par le lobby du Palais du bord de mer. Malgré leur personnalité et l’efficacité de leurs réseaux, c’est pourtant à la demande du Président de la République, Ali Bongo Ondimba qu’ils ont été rappelés immédiatement au Gabon.
Aussi, la première difficulté réside dans la définition de la politique étrangère du Gabon. Aucun critère fixe et rationnel n’existe en réalité. Seule une série d’approximations peuvent être faites à travers les relations internationales, des politiques extérieures, le prolongement des politiques intérieures. Rappelons que la première responsabilité de l’ambassadeur est de représenter le Gabon, son histoire, les idéaux républicains du peuple dans le concert des nations, les intérêts des populations. La deuxième responsabilité sera de mettre en œuvre une politique ambitieuse pour le Gabon avec l’appui de tous les relais dont il dispose sur place. Il faut donc les penser, non pas les unes contre les autres, mais construire, les voies et moyens d’une coopération internationale, qui puisse aider le Gabon à définir des standards communs, et donc penser, là aussi, la convergence de ceux qui le veulent, la coopération de tous.
Les populations doivent assumer, accepter, porter le fait que le Gabon est un pays de plusieurs cercles. Il y a donc la place pour une intégration plus forte. Et cela suppose d’avoir un peu d’audace et d’accepter de revisiter des tabous de part et d’autres.