« Personne ne peut publier, diffuser, soutenir ou communiquer de termes qui (…) pourraient démontrer une intention claire de blesser ou inciter à la haine ». Cette phrase est titrée des articles publiés en Afrique du Sud, en vue de mettre fin au phénomène de discrimination et d’incitation publique à la haine.
On se souvient des grandes figures de la défense des droits de l’homme comme Martin Luther King, Nelson Mandela, Mère Theresa, Aimer Césaire, Pélé, Gandhi, Barack Obama, Michael Jackson et même du feu Président de la République gabonaise Omar Bongo Ondimba. Ils ont inlassablement milité pour la disparition des discours et des actes pouvant inciter à la discrimination raciale et ethnique. Au Gabon malheureusement, certains considèrent les efforts de ces personnalités comme appartenant à un monde utopique, un univers régit par la paix et l’amour.
En effet, suite à son discours du 28 octobre dernier lors des travaux de la deuxième session ordinaire du Conseil national de la démocratie (CND), Anicet Koumba président du rassemblement des Gaulois, a proféré des propos visant à rendre la communauté Fang responsable des malheurs du Gabon. Ces propos d’Anicet Koumba surgissent en plein 21e siècle, à l’heure où la mondialisation bat son plein et dans laquelle les discours de discrimination n’ont plus leur place. Il semblerait que les pionniers de la cause pacifiste ont échoué.
Retenons que l’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination raciale entraîne des tiers à maltraiter d’autres personnes, en raison de leur couleur de peau, leur sexe, leur origine, leur croyance et de leur ethnie. C’est une infraction condamnée par la loi partout dans le monde d’ailleurs. Il revient donc à la cour pénale de se saisir de cet accroc qui trouble la tranquillité des Gabonais. Attention, le génocide rwandais qui opposait les Tutsis et les Hutus dans les années 90, n’est pas loin. L’Afrique entière en a souffert. Si bien que de tels propos ne sont ni objectifs, ni constructifs.
Le Gabon est le nid d’un brassage culturel entre les Fangs, les Punus, les Nzébis, les Myénés, les Obambas, les Vilis par exemple. C’est une façon de démontrer que s’attaquer aux Fangs, c’est s’en prendre aux autres ethnies. Ainsi, l’annonce de la suspension provisoire du rassemblement des Gaulois de toute activité politique, et les excuses présentées au peuple gabonais se révèlent insuffisantes. Il serait judicieux qu’Anicet Koumba présente de réelles excuses à l’endroit de la communauté Fang, qui se sent indignée par sa déclaration du 28 octobre dernier.
Gageons à préserver la paix, car elle n’a pas de prix. Il n’y a pas de place pour les fouteurs de troubles au Gabon.