Après avoir déclaré » Nous n’avons pas d’injonctions à recevoir du FMI pour la publication du rapport covid-19 « , l’opinion publique a tout simplement envie de demander à Alain Claude Bilié by Nzé, le porte-parole du gouvernement d’Édith Cresson du Gabon: qui et pourquoi a-t-on sollicité le cabinet Deloitte pour réaliser l’audit sur la gestion des fonds covid-19 alloués par le Fond Monétaire International (FMI) au gouvernement gabonais?
La réponse est claire et sans ambiguïté: c’est le gouvernement auquel il appartient et dont il est le porte-parole qui a bel et bien sollicité l’expertise du cabinet Deloitte pour savoir comment ont été gérés les fonds covid-19 alloués par le FMI au Gabon. Autrement dit, c’est bien le gouvernement auquel Alain Claude Bilié by Nzé appartient qui, par sa voix, disait ne pas avoir d’injonctions à recevoir du FMI, qui a clairement été contraint d’exécuter « les fameuses injonctions » d’une institution respectée ailleurs par des Nations et des personnalités puissantes.
A la lecture de cette humiliation publique infligée au gouvernement gabonais, mais surtout à Alain Claude Bilié by Nzé qui s’est trop vite agité, on est obligé de se demander d’où proviendrait cette arrogance injustifiée de gens qui ne sont nullement à leur place et qui n’ont fait leurs preuves nulle part ailleurs? Alain Claude Bilié by Nzé qui est pourtant issu d’un milieu social modeste gagnerait à revenir sur terre avant qu’on y voit à travers d’ici la fin de son séjour comme porte-parole du gouvernement.
Quelle était l’opportunité d’une telle déclaration aussi risible que ridicule si c’était pour qu’à la fin, le cabinet Deloitte soit sollicité? Le FMI n’a t-il pas finalement obtenu ce qu’il voulait ? Bien sûr que oui. La preuve que son « injonction » a été suivie de faits est que le rapport a bien été réalisé et entièrement circonscrit aux seuls fonds alloués par cette institution internationale au Gabon. Quelle déculottée pour ce ministre inutilement arrogant.
Et voici, que d’anomalies constatées dans ce rapport. Que d’incohérences observées dans les informations livrées. Que d’incongruités dans les révélations faites. On comprend maintenant mieux la gêne de toute cette chaîne rouillée qui se serait indûment accaparée l’argent du covid-19 destiné aux populations. A l’heure des taskforces tout azimut et de l’opération scorpion, les gabonais et les responsables du FMI attendent des réponses claires ou des justifications du gouvernement.
Qu’Alain Claude Bilié by Nzé prenne maintenant la parole s’il peut nous expliquer pourquoi c’est le fils du président de la République qui vendait ou livrait les sandwichs aux personnes confinées au Méridien Rendama qui serait en plus sa propriété. Cette démarche répondait à quel appel d’offre si on s’en tient à la loi ou à son esprit.
Le porte-parole du gouvernement peut-il nous dire ce qu’il en est de cette facture définitive non émise pour un montant de 15 milliards de francs CFA? Or, ne pas émettre une facture définitive voudrait dire que l’entreprise en question n’a pas reçu le supposé « argent » en débat. Donc, où sont partis les fameux 15 milliards de francs CFA?
Alain Claude Bilié by Nzé peut-il nous dire où sont cachés les 157 respirateurs qui auraient été achetés mais n’auraient jamais été livrés aux hôpitaux? Est-ce à dire que des gens seraient morts par manque de respirateurs alors qu’il y en avait de disponible? Ce qui serait même encore plus grave que le détournement de fonds avéré et constaté.
Le porte-parole du gouvernement peut-il nous expliquer pourquoi Olam via Gsez a agi pendant la période du covid-19 alors qu’il n’a jamais eu de contrat pour acheter du matériel médical? Enfin, qui serait ce conseiller du président de la République qui gérerait les listings des stocks de matériel acheté? Et qu’est-ce qu’il a à y voir?
Autant de questions précises sorties des repères du rapport du cabinet Deloitte qui méritent des réponses claires. Face à de telles évidences de détournements de fonds publics ou de gestion exécrable de la chose publique, la sagesse commande que le gouvernement soit plus responsable dans sa volonté de répondre. Les responsables ou les acteurs du copil gouvernemental doivent édifier l’opinion publique sur l’argent volé du covid-19. Il faut qu’ils justifient toutes ces tares de gestion actées par le rapport du cabinet Deloitte.
Les services de la justice et de la contre ingérence doivent prendre leur responsabilité devant de tels délits flagrants. Aussi, pourquoi le gouvernement qui a payé cet audit ne fait rien et reste muet? La suite logique de ces révélations indiscutables et vérifiées ne serait- elle pas les poursuites judiciaires des acteurs incriminés? Pourquoi le procureur de la République ne se saisit pas de cette affaire sulfureuse?
Si on en vient à juger des chauffeurs et des aides de camp pour des prétendues complicités de détournements de fonds, quid des bourreaux de nos finances publiques? Les enfants des autres qui sont en prison pour des broutilles seraient-ils des animaux ou des sous citoyens?
Leandre Nzue, l’ancien maire de Libreville, croupit en prison pour moins de 300 millions de francs CFA. De nombreux hauts responsables de l’administration sont incarcérés pour des détournements de fonds publics avérés ou supposés. Quid alors de ceux qui se sont amusés avec l’argent du covid-19? La liste de ceux qui constituaient le copil est connue et publique. Tous devraient répondre de leur gestion catastrophique.
Si notre justice cherche encore une once de crédibilité aux yeux du peuple gabonais et à l’international, après les révélations inhumaines et anticonstitutionnelles de la lettre ouverte de Bertrand Zibi au président de la République et toutes les révélations sur les conditions d’incarcération du cas Brice Laccruche Alihanga, elle gagnerait à inviter dans ses couloirs et ses prétoires ces individus malveillants qui ont géré avec irresponsabilité l’argent public du covid-19. On ne peut pas avoir une République à double vitesse. Ce serait la porte ouverte et légitime à la chienlit.
S’il y a une chose évidente à relever, c’est que les portes de la prison devraient s’ouvrir pour accueillir ces ennemis identifiés de la République. Désormais la bande des collégiens du bord de mer et leurs complices qui faisaient la terreur, parce qu’ils étaient au courant des scandales financiers opérés par quelques uns dans le pays, sont totalement démystifiés et disqualifiés.
Madame le premier ministre, votre platitude ou votre complicité passive face à une telle situation inquiète à juste titre l’opinion publique. Votre responsabilité est mise une fois de plus à rude épreuve dans cette recherche de la justice. Cependant, il convient de rappeler que c’est quand vous étiez ministre de la défense que l’opération scorpion, qui a totalement échoué, a délibérément violé les droits de certains citoyens emprisonnés. C’est depuis votre nomination à la tête du gouvernement que le Gabon vit sous la terreur des arrestations arbitraires et abusives. Ce manque de personnalité flagrant nous amène à confirmer que c’est avec vous, sans aucun doute, que le vrai désordre pourrait embraser la République.
Face à ce scandale démasqué, Alain Claude Bilié by Nzé voit bien que son verbe, bien que fluide, demeure totalement impertinent et impuissant devant la grossièreté des évidences scandaleuses énumérées. Le rapport que vous avez sollicité auprès du cabinet Deloitte est là, que faites vous des coupables au risque d’être définitivement discrédité?
Rien que sur la gestion des 32 milliards de francs CFA analysée, voici déjà l’ampleur des dégâts. Qu’en est-il alors des autres centaines de milliards de francs CFA qui ont coulé durant la période du covid-19? C’est dire que, pendant que des gabonais étaient privés de tout, y compris de leur liberté, on avait des individus qui géraient le copil gouvernemental qui se cachaient derrière le covid-19 pour piller les caisses de l’État et l’argent qui devait servir à soutenir les entreprises et les citoyens en difficulté. N’est-ce pas une manière honteuse de tuer l’économie nationale et la République? Voici ce qu’on peut qualifier de crime financier et d’association de malfaiteurs, véritables ennemis de la République.
Que les institutions républicaines prennent leurs responsabilités au nom du Gabon d’abord. La République mérite d’être protégée par ses dignes fils.
Par Télesphore Obame Ngomo