Le débat de Missélé eba’a: Quid du Gabon d’abord? Par Télesphore Obame Ngomo

Jacques Pilhan, l’un des premiers spin doctor ou le fabriquant de deux présidents de la République française disait dans « l’écriture médiatique « : » le citoyen bombardé de messages, vit dans le bruit permanent des médias. En tant qu’homme public, si je parle souvent, je me confonds avec le bruit médiatique. Si en revanche, je me tais pendant  un moment, le désir de m’entendre va s’aiguiser ».

Autrement dit, dans ce qui est devenu l’affaire de l’animatrice ivoirienne refoulée Yann Bahou, beaucoup de nos compatriotes, abusant de leur droit à la liberté d’expression, ont préféré se transformer en inspecteurs de circonstance, en juges autoproclamés et moralisateurs de la petite semaine sans même chercher à entendre la partie gabonaise, accusée, insultée, condamnée et humiliée.

De ce pas, on est en droit de se demander de quel état d’esprit relève cette façon de faire quand on sait que (1) le principe du contradictoire est indispensable pour une meilleure connaissance dudit problème, (2) la nécessité d’honorer, face à l’étranger surtout, le Gabon d’abord, quitte à sévèrement recadrer les agents gabonais en cas d’indélicatesse dûment constatée, (3) l’urgence de ne pas jeter en pâture la dignité et l’honneur de notre pays à qui on peut tout reprocher sauf d’être nourrit par un quelconque esprit de xénophobie.

Cette affaire regrettable qui n’a pas laissé les autorités gabonaises indifférentes a déjà favorisé l’ouverture d’une enquête afin que toutes les responsabilités soient établies. C’est pourquoi, ne pouvant céder à la dictature des réseaux sociaux, le silence a aussitôt régné afin que la lumière recherchée ne soit pas assombrie par le bruit médiatique assourdissant.

Des milliers d’étrangers entrent et sortent du Gabon tous les jours sans le moindre incident. On ne peut faire d’un événement singulier déplorable une purée d’idioties à servir à tout le monde sans qu’une seule personne au moins n’imposât à l’opinion publique un questionnement simple et limpide. Que s’est-il réellement passé entre les agents de police à la frontière et la citoyenne ivoirienne?

Seule l’enquête déjà en cours nous en dira plus.

Même si le sein de la mère a la gale, l’enfant tètera toujours: c’est ca le fameux Gabon d’abord. C’est en cela que la formule de Jean Marie Lepen trouve tout son sens dans un contexte comme celui-ci: je préfère mon fils à mon neveu, et mon neveu au fils du voisin: Gabon d’abord. Nul ne peut dire que cette terre d’Afrique ne serait pas un modèle d’hospitalité.

Paul Essonne

Journaliste

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