Le débat de Missélé eba’a: Quid de la jurisprudence Philippe Mangou… Par Télesphore Obame Ngomo

Affirmer des choses sans en démontrer la moindre preuve ne peut nullement convaincre le citoyen avisé et éduqué.

Philippe Mangou est le dernier chef d’état major des armées du président Laurent Gbagbo. Dès l’accession d’Alassane Dramane Ouattara à la tête de la Côte d’ivoire, il fut envoyé comme ambassadeur au Gabon.

Après une mission diplomatique bien remplie, le général Mangou est envoyé en Allemagne pour occuper le même poste. Hélas, le pays d’Angela Merkel dit d’abord Niet avant d’assouplir ses positions.

L’argumentaire développé par les dirigeants Allemands ne diffère en rien de la critique du secrétaire d’état aux droits de l’homme, Rama Yade, lors de l’arrivée de Mouammar Kadhafi en France. Elle disait au journal le Parisien « Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n’est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort « .

Autrement dit, ni la Chine, ni l’Afrique du Sud et encore moins la Belgique, capitale de l’Union européenne, ne pouvaient accepter de recevoir les attachés de défense envoyés par le Gabon, si et seulement si, ils étaient considérés comme des Klaus Barbie, du nom de ce criminel de guerre et officier de police SS sous le régime Nazi.

A aucun moment, ces pays n’ont manifesté la moindre réticence pour accueillir ces officiers gabonais accrédités sur leur sol. Il revient donc aux « âmes bien intentionnées » d’éviter de  faire parler les absents comme l’avait recommandé Jacques Chirac à la journaliste Elise Lucet suite à la fameuse vidéo posthume attribuée à Jean Claude Mery, ancien faux facturier présumé du RPR.

Et François Mitterrand aurait sans aucun doute inviter les uns et les autres à la retenue afin de ne pas jeter aux chiens, la dignité de ces soldats. Toutefois, dans un esprit démocratique et responsable, tous les commentaires ou toutes les analyses sont autorisés. On peut s’interroger quant à la pertinence ou l’opportunité d’une évaporation du cordon de sécurité d’Ali Bongo Ondimba au moment où, aucune institution, aucun dispositif politique, militaire et diplomatique n’a pu sauver le pouvoir d’Alpha Condé en Guinée Conakry.

L’Union européenne, plus que la Chine et l’Afrique du sud, qui a pris une part active à l’élection présidentielle d’août 2016 n’apprécierait pas ce type de glissement tendancieux. Celui de la rendre complice et protectrice de prétendus tortionnaires. Il est évident que ces accusations abusives et nocives discréditeraient un peu plus certains vecteurs de la liberté d’expression.

Si certains savaient quel était le processus ou le mécanisme d’accréditation en diplomatie, ils éviteraient des affirmations graves, dignes d’un procès en sorcellerie ou en diffamation.

Paul Essonne

Journaliste

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