Le débat de Missélé eba’a: Le testament de Casimir Oyé Mba rendu public, par Télesphore Obame Ngomo.

A l’heure où Casimir Oyé Mba tutoie l’éternité, le moment est certes celui du recueillement pour les uns mais aussi l’instant des hommages pour les autres.

Si la famille biologique et politique sera plus concentrée sur le premier élément nommé, les analystes et autres commentateurs de la vie de notre pays, s’attèleront à apprécier l’héritage politique et public de l’homme.

Casimir Oyé Mba c’est trois temps politiques essentiels: (1) Après la conférence nationale, le Gabon entre dans une nouvelle ère. Le pouvoir d’Omar Bongo Ondimba est à bout de souffle.  Casimir Oyé Mba devenu CAM la classe est appelé pour apporter cette fraîcheur qui a donné une ventilation vitale au système établi qui perdurera près de 20 ans encore pour Omar Bongo Ondimba.

(2) Casimir Oyé Mba c’est l’homme du Gabon d’abord. Sa démission du Parti démocratique gabonais semblait être guidée par cette nécessité de voir le pays connaître une énergie nouvelle. Son retrait au moment de l’élection présidentielle de 2009, c’était encore pour préserver le Gabon d’abord où tous les voyants de la guerre et de l’instabilité étaient au rouge. Son effacement républicain en faveur de Jean Ping en août 2016 répondait du même état d’esprit. Gabon d’abord.

(3) Casimir Oyé Mba était devenu le sage, le doyen, l’ancien qui avait pris de la hauteur afin de mieux observer le jeu politique national. Comme tout bon sage, il laisse un dauphin politique, Paulette Missambo. C’est la nuit tombée, devant les caméras éclairées et les regards aiguisés frôlant une dimension insoupçonnée que tout fût dit.

Voici un message clair. Une transmission publique déterminant une légitimité indiscutable pour Paulette Missambo.

Passer la main à une personne dont on reconnait les qualités et les capacités, voici ce qui est noble et digne.

Passer la main à une ethnie qui n’est pas la sienne, voici une manière d’exprimer publiquement son niveau d’homme d’État indiscutable comme il y en a très peu dans notre pays.

Passer la main alors qu’on a déjà fait ses preuves ailleurs, c’est présenter avec élégance son départ de la scène, où tout est encore beauté et vivant…

Passer la main le soir, au moment où d’autres êtres, peu ou moins visibles, entrent dans la cour, voici le symbole de l’ancien qui a appris du village et au village.

Passer la main à une femme de talents, c’est l’assurance ou la garantie que la maison sera toujours bien gardée. Décennie de la femme à t’on dit, la campagne dans ce sens ne pourra que favoriser Paulette Missambo.

Dire au revoir avec autant d’élégance, c’est tout CAM la classe. Gentleman, tu as bien travaillé.  Ton peuple peut être fier de toi. Nous aussi nous avons eu notre Juppé, notre Roccard, notre Jean Moulin. Et toi, comment finiras tu?

Ps: Nous reviendrons sur le feuilleton « Edith Cresson du Gabon, dehors », plus tard. On parle d’abord d’un vrai quelqu’un.

Paul Essonne

Journaliste

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