Le débat de Missélé eba’a: La République triomphe toujours…

Dans un célèbre film documentaire intitulé « la droite a-t-elle tué Nicolas Sarkozy? », Roseline Bachelot qui a été ministre durant tout le quinquennat du président cité refuse le principe de la globalisation des responsabilités face à l’échec. En d’autres mots, elle pense que la perte ou le changement de pouvoir a toujours une cause, un nom et parfois des visages.

Dans le cas de Nicolas Sarkozy, il ne sert à rien de vouloir rendre tout le monde responsable de son échec au motif qu’on aurait appartenu à son équipe. L’attitude libre qu’on peut avoir lorsqu’on tutoie les rangs de l’opposition n’est pas du tout celle qu’on adopte lorsqu’on incarne le pouvoir.

Si les divers espaces de communication profitent assez souvent aux acteurs de l’opposition lorsqu’il faut critiquer, seules les lignes téléphoniques et autres salons feutrés demeurent les grands témoins de ces conseils et avis pertinents souvent discrètement prodigués par les gens du pouvoir à ceux qui gèrent le pouvoir.

Aussi, pour ce qui est de l’échec de Nicolas Sarkozy en 2017, les principaux responsables sont le président de la République lui-même, Emmanuelle Mignon, sa directrice de cabinet, Claude Guéant, son ministre de l’intérieur et Patrick Buisson, son éternel visiteur du soir. Leur stratégie d’ouverture aux ministres de gauche accouplée à la droitisation du discours politique a fait perdre au président  de la République une bonne partie de l’électorat traditionnel jadis acquis à sa cause. Pour quelle politique et quels résultats?

Pour ce qui est du Gabon, quid des embouteillages interminables dans Libreville et ses environs, du chômage des jeunes, de la défaillance du système scolaire et universitaire et toutes les autres tares de gestion dont l’épineuse question des détournements de fonds publics et l’enrichissement illicite.

Le constat est clair et il n’y a pas d’amalgames possibles. L’échec de la politique en cours, qui au final coûtera cher au président de la République, est de la responsabilité des collégiens sans tenue réglementaire du bord de mer. Aucun acteur politique ou public, ayant travaillé aux côtés du président Omar Bongo Ondimba, qu’il siège dans l’opposition aujourd’hui ou dans le pouvoir présentement, ne peut accepter ce qui se passe actuellement dans notre pays.

La seule différence entre les deux groupes cités est que, le premier peut publiquement porter la critique comme l’impose son rôle de leader d’opinions dans l’opposition. Tandis que pour le second, acteurs du pouvoir, le droit de réserve commandée par la loi demeure leur seconde peau. Aussi, (1) soit ils souffrent en silence des constats ou choix regrettables qui sont opérés tout en comptant sur le temps pour avoir raison, (2) soit ils le relèvent de façon sèche, insistante ou diplomatique mais loin des micros et des caméras.

Qui peut accepter le Capharnaüm qui sévit actuellement au sommet de l’État à tel point que la question du député français Bruno Fuchs retrouve toute sa pertinence: « qui dirige le Gabon? Certainement pas tous ceux qui ont eu pour maître politique Omar Bongo Ondimba.

Autant on pouvait noter de nombreux manquements dans sa gestion des affaires publiques, autant la légèreté dans la conduite de l’État n’était pas le dénominateur commun des acteurs à ses côtés. C’est après avoir perdu de l’espace public des gens comme Orango Berre, Casimir Oyé Mba ou Emile Ndoumba par exemple qu’on s’est rendu compte de leur réelle densité.

Donc, on ne dira pas que tous ceux qui ont travaillé aux côtés d’Omar Bongo Ondimba étaient des incapables ou des personnages légers. Qui peut dire qu’Alexandre Barro Chambrier, Guy Nzouba Ndama ou Paulette Missambo sont des profils inconsistants? Qui peut dire que Gilbert Ngoulakia, Faustin Boukoubi, Paul Biyoghe Mba ou la présidente de la cour constitutionnelle sont des moins que rien?

C’est dire que ceux qui ont pu résister aux changements engagés par des metteurs en scène peu qualifiés ont véritablement de l’épaisseur. Ils disposent d’atouts et de compétences que n’offre pas un simple décret.

A cet effet, nul doute que le match politique de 2023 se jouera entre les profils qui ont eu pour maître Omar Bongo Ondimba. Les apprentis sorciers et autres vendeurs d’illusions sauront qu’en toute circonstance, la République triomphe toujours. Le pouvoir n’a pas dit son dernier mot surtout que l’hymne national est assez éloquent sur la défense de la patrie.

Par Télesphore Obame Ngomo

Paul Essonne

Journaliste

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