Le débat de Missélé eba’a: La ligne rouge franchie…

Que les choses soient claires et dites maintenant: il n’y a pas de différend entre la France et le Gabon. Par conséquent, le comportement regrettable de quelques individus irresponsables ne pourrait nullement remettre en cause les liens d’amitié, de coopération ainsi que les différents accords librement signés entre les présidents Charles de Gaulle et Léon Mba.

Aussi, les errements prolongés qui gagnent certains individus bien identifiés et matérialisés par cette ridicule cabale médiatique orchestrée contre certaines autorités françaises en poste dans notre pays, en l’occurrence le Consul général de France au Gabon, Marguerite Francy Degardin, ne peut être acceptée par la majorité silencieuse des citoyens gabonais, responsables.

Le silence ne peut régner sur la République lorsque certains décident d’y répandre leur poison, leur haine et leurs complexes multiformes. Jamais dans l’histoire de notre pays pareille dérive n’était arrivée. Même au plus fort de l’affaire des biens dits mal acquis, on n’avait nullement enregistré une telle impertinence. De ce pas, comment des sites internet répondant de l’infographe du bord de mer ont-ils pu autant rabaisser la République et la mettre en danger en insultant, en humiliant des responsables de la France chez nous?

Hier, c’était la bêtise incarnée qu’on nous servait en demandant le départ de l’armée française au Gabon. Autrement dit, voici des individus, inconscients et aveuglés par l’appât du gain facile, qui ont visiblement déposer leur tête sur une guillotine prête à agir. Dommage pour eux, ils la perdront. Comme si cela ne suffisait pas, on découvre sur un site proche du palais présidentiel un article de presse sulfureux, ne cadrant avec aucune déontologie journalistique, s’attaquant au premier responsable du consulat de France au Gabon. Quel culot et quelle honte.

Malheureusement, nos collégiens du bord de mer semblent ignorer que le pouvoir n’est pas une chose de gamins. Il chauffe et peut même brûler. Si des géants comme Charles de Gaulle ont été poussés à la démission, c’est que le fauteuil présidentiel n’est pas fait pour des gens sans formation, sans expérience et sans éducation.

Le refus d’écouter et de respecter les anciens dans le pouvoir, ceux qui savent et qui sont déjà passés par bien des épreuves ou diverses situations coûte toujours très cher. La méconnaissance du droit international dans la situation qui accable aujourd’hui bien des « intouchables » de la République ne pouvait qu’être une tare ou un problème pour qui s’y serait aventuré imprudemment.

Dans l’affaire Brice Laccruche Alihanga, trois choses ont fait pécher les mains à la manœuvre: (1) trop d’émotion pour quasiment pas de raison, (2) la mise à mort de la notion « raison d’état », (3) l’obstination ridicule de certains petits esprits face aux évidences du danger perceptible. Bien évidemment, les conséquences nourries par le temps font désormais leur travail. Il est venu l’heure de récolter le sale boulot effectué.

Où serait alors l’ingérence lorsque le consul général de France au Gabon demande un traitement humain pour un français détenu au Gabon? Pourquoi ce citoyen français serait depuis 3 ans en isolement? N’a-t-elle pas le droit de veiller à la santé ou à la vie de son compatriote, fût-il binational? Quel crime aurait-il commis qui justifierait ce type de détention? Qu’on nous dise s’il y a d’autres raisons innommables au tableau. Peut-être que nous comprendrons ce traitement inhumain qui lui est infligé. Mais pour l’heure, ce qui est servi à l’opinion publique ne peut expliquer ce type d’incarcération.

Drapeau français

Où serait l’ingérence lorsque la justice française convoque tous les acteurs qui seraient mêlés ou qui auraient été cités dans une plainte déposée par les frères Laccruche Alihanga en France? Depuis le début de cette affaire nous disons que, sous d’autres cieux, et les exemples sont légions, quand un individu a vu la nudité de la République, soit on le réduit très vite au silence, soit on négocie très tôt son silence. Ni l’une ni l’autre option n’a été retenue. Pourquoi alors s’étonner que l’affaire prenne cette tournure nocive?

En vérité, ceux qui ont poussé Noureddine Bongo Valentin dans ce précipice mortel ou cette impasse fatale doivent maintenant répondre. Il serait trop facile d’accuser la France là où certains ont fait preuves de légèreté voire d’imbécilité. Si, pour le moment, on ne perçoit pas bien les actes posés par la partie française, diplomatie de professionnels exige, les réactions des gabonais concernés sont tellement disproportionnées, hors catégories, qu’on peut imaginer le niveau de malaise ressentie. C’est la preuve qu’on tend inexorablement vers la fin de l’ère des collégiens au sommet de l’État pour une entrée triomphale des anciens méritants.

A ce niveau de la situation, les acteurs à la manœuvre gagneraient à sortir au plus vite de cette affaire avant que ne sonne le tocsin quand bien même la ligne rouge a bel et bien été franchie. Si quelqu’un a un problème avec la France, ce n’est certainement pas au Gabon qu’il viendrait se cacher. Comprendra qui pourra.

Par Télesphore Obame Ngomo

Paul Essonne

Journaliste

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